Nouveau Marché aux Grains : un peu d’Histoire

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La Place du Nouveau Marché aux Grains vers 1910

La Place du Nouveau Marché aux Grains a été tracée en 1787 sur l’emplacement d’un domaine appartenant à un couvent, détruit quelques années plus tôt. Les autorités bruxelloises voulaient y installer un nouveau marché aux grains, l’ancien (proche de Sainte-Catherine) étant «incommode, trop étroit et encombré de marchands de beurre, fromage, verdure et autres qui empêchaient la pesée régulière du seigle, du froment et de l’avoine».

Les terrains entourant le nouveau marché furent rapidement achetés par des particuliers, à qui l’on imposa l’obligation d’y bâtir des maisons avant le 1er décembre de l’année suivante. De cette époque, il nous reste un large édifice, aujourd’hui devenu l’Institut De Mot-Couvreur, surmonté d’un lanterneau qui porte une girouette en forme de navire, souvenir de son premier propriétaire, l’armateur et banquier Romberg, qui en avait fait ses bureaux.

Dès 1802, la place fut ornée d’une double rangée de tilleuls qui donnaient de l’ombre aux marchands de grains qui fréquentaient ce marché tous les mercredis et vendredis.

Jusque dans les années 1930, il subsista sur cette place un service régulier de messageries hippomobiles. Le départ et l’arrivée des voitures avaient lieu devant l’estaminet In de Stad Ninove, au coin de la rue du Houblon. C’est à cette époque aussi que les marchands désertèrent ce marché, le commerce du grain ayant fortement évolué (plus grandes meuneries et nouvelles conditions de transport).

Mais la place ne tomba cependant pas en léthargie car un marché matinal aux Légumes et aux Victuailles ne tarda pas à s’y développer, constituant une sorte d’annexe du marché Sainte-Catherine et du Vieux Marché aux Grains, lesquels connaissaient à l’époque l’apogée de leur prospérité et la plus haute densité de leur clientèle.

En 1967 pourtant, ce marché quitta la place pour s’installer quai des Usines, à Laeken. Elle devient alors une place appréciée pour son charme dans un centre de Bruxelles où les zones bordées d’arbres à haute tige se font rares. Des platanes ont depuis longtemps remplacé les tilleuls qui s’y trouvaient à l’origine, mais la flânerie y est toujours de mise. Ses bancs publics, son calme à deux pas de rues grouillantes et bruyantes, en font un lieu où tout un chacun, des plus jeunes aux anciens, aime à venir se ressourcer…

(d’après Jean d’Osta, Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Bruxelles, 1986)

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