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Des « ambitions » qui posent questions…

Une lecture critique du « plus grand piétonnier d’Europe », parue dans Transports urbains,  revue trimestrielle française d’information et de documentation publiée par le Groupement pour l’Étude des Transports Urbains Modernes.

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Une analyse très argumentée de la situation existante, de l’héritage historique du lieu choisi, du projet et de la procédure suivie. En voici les conclusions :

Par diverses modalités, le projet présente tout à la fois une forme d’avancée et une forme de recul.

« L’avancée » : le projet exprime une société qui évolue vers la « ville business », qui met toutes les villes dotées d’une ambition internationale dans une compétition effrénée, démontrée par le slogan assumé de « plus grand piétonnier d’Europe » (ce qui est d’ailleurs discutable). Toutefois, le projet n’a pas d’abord été pensé au profit d’une ville habitante, creuset d’une grande diversité et d’un « frottement urbain. Sous sa forme actuelle, il est plutôt « sectorisant » et conforte une séparation entre l’hyper-centre et le reste du pentagone.

Le « recul » vient essentiellement de la politique de mobilité assumée qui, sous des dessous enjolivants, nous paraît en fait refléter la recherche d’un hyper-centre bien accessible en voiture particulière pour les classes moyennes ou aisées habitant plutôt en banlieue, les autres aspects étant de facto terriblement dépendants de cette logique déterminante : un projet brutal dans la logique, sinon du « tout à l’automobile », du moins du « d’abord et surtout à I’automobile.

Dans un sens à la fois atténuateur et davantage intégrateur, le projet pourrait prend la forme d’un espace partagé (zone de rencontre) étendu au moins à l’hyper-centre voire à la plus grande partie du pentagone (aujourd ‘hui déjà zone 30), qui n’exclurait pas l’automobile mais veillerait à lui octroyer une place fort réduite dans l’espace public, en volume mais surtout en comportements.

Complémentairement, la plupart des rues seraient remises à double sens (tout l’inverse de ce que la Ville privilégie), de manière à ce qu’elles soient perméables.

Enfin, la Ville pourrait appuyer un nouveau projet urbain en lien avec le projet de piétonisation, afin de réduire les ruptures dues à des projets majeurs de démolition-reconstruction qui ont eu lieu dans les années 1960 à 1980, en cherchant à restituer des alignements bâtis à front — et dans le gabarit initial — de ces boulevards (moyennant éventuellement une archi-tecture résolument contemporaine !), veillant ainsi à la fois à rétablir une continuité formelle et attractive et à renforcer la présence et la force des places qui jalonnent cette trace urbaine majeure dans le centre historique de Bruxelles.

Le dossier complet

Illustration : Carte postale de Donaldville, Blasco Pisapia.




Le parti d’en rire…

Détournements d’images, dessins originaux, textes satiriques…

Rendez-vous sur la page HUMOUR de la Platform Pentagone.

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Recours II

Aménagement des boulevards du centre
Recours en annulation

 Le 11 mars 2016, des recours en annulation ont été introduits auprès du Conseil d’Etat contre les deux permis d’urbanisme relatifs à l’aménagement des boulevards du centre, accordés le 11 janvier 2016.

Les requérants sont deux asbl (ARAU et Inter-Environnement Bruxelles), quatre habitants du centre-ville, ainsi que qu’une sprl préoccupée de patrimoine. Tous sont membres, par ailleurs, de la « Platform Pentagone », sans pour autant engager l’ensemble de celle‐ci.

Pour rappel, ces permis ont également fait l’objet de recours en annulation et en suspension, introduits le 7 mars par deux asbl de commerçants.

Les principales bases juridiques du recours

Les permis d’urbanisme accordés le 11 janvier 2016 et la procédure suivie contiennent:

  • de nombreuses violations de la Directive européenne 2011/92/UE concernant l’évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur l’environnement (5 articles et deux  annexes qui font partie intégrante du texte) ;
  • de nombreuses violations (16 articles) du Code Bruxellois pour l’Aménagement du Territoire (CoBAT),
  • des violations des articles 10-11 et 23 de la Constitution
  • des violations de la loi de 1991 sur la motivation des actes administratifs.

NOTE JURIDIQUE DÉTAILLÉE




Le piétonnier le plus paradoxal d’Europe

PLATFORM PENTAGONE – COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

Ce 29 février, au terme de la phase-test du plan de circulation, les indicateurs retenus par la Ville de Bruxelles pour son évaluation restent inconnus du public. Les modifications partielles intervenues ne sont pas autrement motivées.

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Le chaos redouté n’a pas eu lieu… mais qui vient encore dans le centre-ville ?

En décidant délibérément de se passer d’études d’incidences et de concertation avec les citoyens, la Ville Bruxelles pensait pouvoir imposer un changement dans les comportements des usagers du centre-ville. En dépit de la promesse de parkings supplémentaires pour accéder au plus près du piétonnier, cette manière de procéder à la hussarde aura surtout fait l’effet d’un épouvantail pour bon nombre d’automobilistes qui ont préféré changer de destination plutôt que de changer de moyen de transport. Il est vrai que l’insuffisance de parkings de délestage à l’entrée de Bruxelles conjuguée avec la régression de l’offre de transports en commun vers le centre ne les ont pas encouragés à modifier leurs habitudes.

Globalement moins de voitures, mais davantage de nuisances dans de petites rues

La volonté politique affirmée de diminuer la circulation dans le Pentagone sans gestion adéquate de la signalisation pour préserver le trafic de destination est à l’origine de la baisse du chiffre d’affaires dont se plaignent de nombreux commerçants.

Le report du trafic des boulevards centraux, larges et aérés, vers de petites rues latérales, sinueuses, étroites et rapidement saturées, d’où les gaz d’échappements peinent à s’évacuer, a considérablement dégradé la qualité de vie des riverains et usagers d’un nombre non négligeables de ces rues, essentiellement dans l’Ouest du Pentagone. L’unique station de mesure de la qualité de l’air dans le Pentagone est située à Sainte Catherine (Quai aux Briques). Impossible donc de chiffrer le niveau de pollution de ces rues, d’autant que cette station n’est pas équipée pour mesurer les particules fines.

Multiplication des opérations commerciales et festives
en partenariat avec les sociétés de parkings

Face à ce constat, la Ville est aujourd’hui placée devant le double paradoxe à la fois de tenter de ramener des automobilistes vers le piétonnier et de prendre ainsi le risque d’aggraver un peu plus le trafic des poches de circulation qu’elle a elle-même créées dans les rues latérales et dont elle ne cesse de modifier le tracé. Modifications qui ne font que renforcer le sentiment d’amateurisme et d’improvisation qui se dégage de l’ensemble du projet.

Fin du test ?

Amateurisme, encore ? La Ville détricote son plan de circulation place De Brouckère, boulevard Lemonnier, rue du Midi, à Saint-Géry, toujours sans étude préalable…  Situation exemplative parmi d’autres , dans les quartiers avoisinants : la place du Jardin aux Fleurs devenue semi-piétonne depuis plusieurs années, pour le plus grands bénéfice des riverains, des commerçants et des  écoles situées à proximité. Mais le plan de circulation lié au  plus grand piétonnier d’Europe a rouvert la place au trafic de transit. Pire, les changements à venir, pour tenter de limiter les conséquences néfastes du plan de circulation dans des rues voisines, font craindre aux riverains qu’elle devienne un danger permanent pour leurs enfants. Amateurisme… ou inconscience?

Fin de la saga des parkings supplémentaires ?

Amateurisme toujours? Dix-huit mois après les annonces tonitruantes de parkings jugés « nécessaires », d’appels d’offres tous azimuts, de tergiversations sur l’emplacement du parking des Marolles, aujourd’hui à la Ville, c’est le silence radio. Aux dernières nouvelles, les sociétés de parkings auraient poliment décliné. Une étude d’incidences bien menée aurait épargné tout ce gâchis et probablement conclu qu’avec 8.500 emplacements de parkings publics dans le Pentagone (14.000 en comptant ceux situés sur la petite ceinture), il n’y avait nul besoin d’en construire davantage et qu’il vaudrait mieux mettre (enfin) en place un système de télé-jalonnement, comme cela se fait à peu près dans toutes les grandes villes…

Fin des illusions ?

En annonçant son projet de « plus grand piétonnier d’Europe », la Ville avait parlé de « projet de société » et de « révolution des mentalités ». Dans sa grande majorité, la société civile demande également du changements en faveur d’une cité agréable à vivre pour tous à commencer par ses habitants. Mais la classe politique bruxelloise dans son ensemble, en se bornant à courir derrière des standards internationaux d’une ville formatée pour le tourisme, ne fait qu’entretenir l’illusion déjà dépassée selon laquelle un piétonnier conçu comme une simple zone « attractive » pour le touriste ou accessible aux visiteurs extérieurs, de préférence motorisés, améliorerait la qualité de vie de ses électeurs.

A quand  « a place to live » plutôt que « the place to be » ?

Face à ces déconvenues à répétition, la Platform Pentagone rappelle et revendique la mise en oeuvre d’un réseau de piétonniers adapté prioritairement aux réalités endogènes de Bruxelles, implanté de manière judicieuse dans le tissu urbain, respectueux de l’environnement social, culturel et économique du territoire, comme proposé, par exemple, par le bureau d’études Secchi-Vigano à la région en 2012. La diminution de la pression automobile ne peut se faire que si elle profite à tous. Le « plus grand piétonnier d’Europe », conçu à l’emporte-pièce de manière autoritaire et sans véritable concertation, ne rencontre malheureusement pas les objectifs pourtant partagés par les membres de la Platform et par de nombreux Bruxellois.

Un nouveau projet doit émerger en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés, en s’appuyant sur des objectifs partagés, des études objectives étayées par des données transparentes et publiques et une méthodologie claire.

D’autres scénarios sont possibles : dans son communiqué du 25 janvier 2016, la Platform lançait des pistes de réflexion en ce sens.

Yvan Mayeur clame sur les réseaux sociaux que la Ville se mobilise pour la rénovation des tunnels pour permettre l’accessibilité au centre habité en voiture. Dans le même temps, il impose un concentré de 50 hectares sans voiture aux conséquences asphyxiantes pour les habitants et les commerçants : quel paradoxe!


ChartePétitionPage Facebook

 




Un boulevard, deux trottoirs : trois raisons d’être sceptiques

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Dans son bilan de huit mois de phase-test, la Ville de Bruxelles n’a pas lésiné sur les chiffres pour attester de la réussite, selon elle incontestable, de son piétonnier. Seulement voilà, en y regardant d’un peu plus près, on s’aperçoit rapidement que la rigueur des données présentées est loin d’être au rendez-vous. 

Incroyable mais vrai !

En annonçant triomphalement que la fréquentation de piétons avait doublé depuis la mise en piétonnier des boulevards du centre, la Ville de Bruxelles disait s’être basée sur les chiffres d’Atrium. Mais l’ARAU le relevait dès le lendemain, les chiffres en question ne reflétaient pas cette spectaculaire augmentation. Arnaud Texier, directeur d’Atrium confirme.

Avant la mise en place du piétonnier, les comptages étaient effectués sur chacun des trottoirs des boulevards et donnaient lieu à des chiffres séparés. Il fallait donc additionner ces chiffres pour les comparer aux derniers comptages. En additionnant les comptages des deux trottoirs, on constate une hausse, mais elle n’est pas aussi importante.

La Ville aurait donc purement et simplement « omis » de compter l’un des deux trottoirs ! Franchement… « On est la risée du monde », non ? 

De quoi semer un peu plus le trouble sur le bilan résolument positif de la Ville de Bruxelles, alors que les deux autres raisons qu’elle avait de se féliciter de son projet étaient déjà sujettes à de sérieuses réserves.

Trafic en baisse dans les rues latérales ?

Que le trafic ait globalement diminué sur l’ensemble du Pentagone, personne n’en doute. Mais la Ville nie farouchement le report de circulation sur les rues latérales du Pentagone Ouest, affirmant même que les chiffres sont en baisse.

On le relevait récemment, images du carrefour des rues Van Artvelde et Pleetinckx à l’appui, les chiffres ne disent pas tout : 10 véhicules à la minute lorsque le trafic est fluide n’ont pas le même impact, en terme de nuisances environnementales et sonores, que 10 véhicules roulant au pas, pare-choc contre pare-choc.

Comptages d’un habitant de la rue Léon Lepage

LepageMais sur les chiffres mêmes, on reste également perplexes. En septembre 2013, un habitant de la rue Léon Lepage avait réalisé des comptages pour l’asbl ProVelo. Deux ans plus tard, il a refait ces mêmes comptages, dans les mêmes conditions (par beau temps, sans travaux à l’horizon ni sommet européen). Les résultats sont parlants :

Septembre 2013 : 142 voitures entre 17h05 et 17h25 (426 voitures/heure)

Septembre 2015 : 351 voitures entre 17h05 et 17h25 (1053 voitures/heure)

Soit près de 2,5 fois de plus.

Une situation qui se répète quasi quotidiennement.

 

Amélioration de la qualité de l’air ?

La Platform Pentagone le faisait remarquer dans son dernier communiqué de presse : le Pentagone n’est équipé que d’une seule station de mesure de la qualité de l’air, dépourvue, par ailleurs, de capteurs de particules fines.

Lors de l’émission #M, sur BX1, Yvan Mayeur déclarait sans sourciller :

Malheureusement, la Région n’a pas doté notre ville de suffisamment de capteurs pour savoir exactement quel est l’impact en terme environnemental de la circulation .

La Ville affirme pourtant que le piétonnier a eu un effet très positif sur la qualité de l’air à Bruxelles, y compris aux abords eu piétonnier. Une affirmation aussi scientifique que de se réjouir de l’absence d’excès de vitesse sur une route non équipée de radar.

Pour les habitants, commerçants et usagers des petites rues et places, sacrifiées au nom du « plus grand piétonnier d’Europe », la pilule est dure à avaler. A moins qu’il ne s’agisse d’une couleuvre…

Mais face à cette communication qui frise la propagande, qui est encore dupe ? Qui peut encore croire que ce projet soit « une réussite » ?

28 juin 2015, inauguration du piétonnier : 100.000 personnes selon la Ville de Bruxelles

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Photo © Eric Danhier




Les chiffres ne disent pas tout…

Interview réalisée devant le siège de la CSC (croisement des rues Van Artvelede, Pleeticnkx et Saint Christophe) le jeudi 6 juin 2013 en direct du journal de 18 heures de Télé Bruxelles.

Durant les 3 minutes que dure l’interview, on peut voir que même quand le circulation est dense, elle reste fluide. On compte 30 voitures, 3 camionnettes et 1 camion.

Les images en direct démarrent vers la 40ème seconde.

Même décor, même heure, images tournées ce lundi 29 février. On compte également une trentaine de véhicules. Mais elles rendent compte d’une réalité très différente de la situation précédente : pare-choc contre pare-choc, trafic congestionnée, pollution à l’avenant… En les visionnant en parallèle, le constat est encore plus saisissant !

La Ville de Bruxelles dément pourtant formellement qu’il y ait eu un report de circulation dans les petites rues latérales, autour du piétonnier.

Concernant les taux de pollution qui aurait baissé de manière spectaculaire dans le centre-ville, on peut également s’interroger, le Pentagone ne disposant que d‘une seule station de mesure de la qualité de l’air (Sainte Catherine, Quai aux Briques) et que, de surcroît, elle n’est pas équipée pour mesurer les particules fines.

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Et pour rappel…

Cet extrait d’un courrier signé par 130 commerçants des rues Van Artevelde et environs immédiats, dans le cadre de l’enquête publique sur l’aménagement du piétonnier (mi-octobre 2015).

« 2° Mobilité/Pollution atmosphérique et sonore :

Depuis la mise en place du piétonnier, nous subissons une forte pollution tant sonore qu’atmosphérique. La rue Van Artevelde étant en effet située sur la boucle de desserte, elle est empruntée par énormément de véhicules, que ce soit des voitures, des bus (touristiques ou locaux), des camions de livraison, etc…

La phase-test nous a révélé que la circulation pouvait être très rapidement ralentie, voire à l’arrêt, dès qu’un petit ‘incident’, quel qu’il soit, se produisait au bout de la rue.

Nous constatons des embouteillages à partir de 15 heures, tous les jours. Cela entraine une grande nervosité et agressivité chez les conducteurs, qui klaxonnent et s’insultent très souvent. Ce stress se répercute sur les autres usagers de la rue, et notamment sur nos clients.

Nous avons également noté un effet de circulation en accordéon quand il n’y a pas d’embouteillage en continu : la rue Van Artevelde étant une ligne droite, les automobilistes roulent soit beaucoup trop vite quand la rue est dégagée, soit sont à l’arrêt, dès que la rue s’engorge.

Par ailleurs, il y a toute la journée des bus touristiques et des camions de livraison qui s’arrêtent en double file devant chez nous, pour des durées variables, créant des embarras de circulation et des situations dangereuses, notamment pour les cyclistes arrivant à contresens, car les véhicules utilisent la piste cyclable pour dépasser les camions et bus à l’arrêt.

Les bus touristiques sont très fréquents (avec des pics environ toutes les 10 minutes les samedis). Ils s’arrêtent en double file (et, en fait, sur la piste cyclable ‘suggérée’) entre une et cinq minutes pour faire monter les touristes, sans couper leur moteur.

Les véhicules de livraison sont très souvent des camions réfrigérés. Ils s’arrêtent entre 10 minutes et une demi-heure (quand ils ont plusieurs livraisons à faire sur le piétonnier) et gardent forcément leur moteur allumé.

Nous avons donc toute la journée, en plus du trafic dense, des véhicules à l’arrêt qui sont à la fois bruyants et polluants. Avec pour résultat que beaucoup d’entre nous ont la nausée vers le milieu de l’après-midi et que nous fermons nos portes pour limiter le vacarme et l’odeur des pots d’échappement, ce qui n’est malheureusement pas très accueillant pour les clients.

Nous pouvons aisément croire que la qualité de l’air se soit améliorée sur le piétonnier, mais pour les commerçants et les habitants en dehors de cette zone, c’est une réelle catastrophe et un vrai problème de santé publique. »




Place du Jardin aux Fleurs : entre amateurisme et inconscience

La place du Jardin aux Fleurs devenue semi-piétonne depuis plusieurs années, pour le plus grands bénéfice des riverains, des commerçants et des  écoles situées à proximité. Mais le plan de circulation lié au  plus grand piétonnier d’Europe a rouvert la place au trafic de transit.

Fleurs

Pire, les changements à venir, pour tenter de limiter les conséquences néfastes du plan de circulation dans des rues voisines, font craindre aux riverains qu’elle devienne un danger permanent pour leurs enfants.

Amateurisme… ou inconscience ?

Début février, lors d’une réunion de quartier, des riverains ont prévenu les représentants politiques de la Ville qu’en cas d’accident, ils les tiendraient personnellement pour responsables.

« Participation citoyenne », on frise le ridicule !

Suite à cette réunion, la Ville de Bruxelles a fait distribuer des bulletins de vote (nominatifs !) où les habitants du quartier sont invités à se prononcer sur deux scénarios de modifications possible. Seuls les habitants de certaines rues et de certains rues et entre certains numéros bien précis sont autorisés à « voter » …

Vous habitez 57 rue d’Anderlecht ? Pas de chance, seuls habitants des numéros 59 à 190 peuvent se prononcer. Vous habitez 18 rue de la Verdure ? Dommage… Les votes commencent au n°20 et s’arrêtent au n° 60 ! Habitant le quartier, vous faites pourtant régulièrement vos courses dans ces rues, aux « bons numéros », mais voilà, pour la Ville de Bruxelles, vous n’êtes pas concerné…

Lettre d’une habitante

Bonjour,

J’ai reçu un flyer de la Ville de Bruxelles (Bruxelles Participation) dans ma boite aux lettres proposant de voter pour l’une des deux « solutions » retenues et destinées à diminuer les « problèmes » de mobilité dans les rues Camusel-⁠Anderlecht …

J’habite rue Van Artevelde/⁠Carrefour des Six Jetons. Cette décision impacte directement la circulation de la rue Van Artevelde et du Carrefour comme présentée dans le flyer.

Je suis invitée à ne pas voter car je n’habite pas dans les rues ou bouts de rues désignées par la Ville.

C’est une plaisanterie ?

Hélas… La réponse est non.

 

Vote Camusel




Asphyxie du centre-ville : échange de mails entre une commerçante et Yvan Mayeur

16 février 2016

Mesdames les Echevines, Monsieur le Bourgmestre,

Je ne vous apprend rien, mais dans notre centre-ville à l’agonie, les commerçants sont au bord de l’asphyxie, au sens propre comme au figuré.

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Non seulement un grand nombre d’entre nous enregistrent des chutes de chiffre d’affaires entre 15 % et 45% selon les mois mais en plus il faut supporter les embouteillages sur le miniring à partir de 15h, …
Il faut absolument que votre projet de projet de piétonnier soit repensé de façon plus réaliste, car il va transformer à court terme un centre ville qui s’en sortait pas mal commercialement en un véritable chancre.

Il me parvient quotidiennement des témoignages qui confirment cette évolution.
Les commerces de qualité ne survivront pas longtemps à ce nivellement par le bas…beaucoup d’entre nous sont déjà en train d’envisager de quitter le centre.
C’est pareil pour la population middle class qui habite ici, beaucoup sont en train de déménager. Que restera-t-il dans un avenir proche si cette tendance ne s’inverse pas?
Il sera difficile de faire marche arrière!

Je vous remercie de l’attention que vous voudrez bien accorder à la présente,

Cordialement, 

V.Berckmans
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Réponse d’Yvan Mayeur

Chère Madame,

Nous avons déjà eu l’occasion, je pense, de vous dire que nous ne partageons pas votre point de vue.

C’est au contraire parce que le centre de notre Ville dépérissait depuis plusieurs années que nous avons décidé de mettre en œuvre un projet sans cesse discuté et modifié depuis près de 20 ans.

Notre Collège a eu le courage de mettre en œuvre une transformation du centre de Bruxelles que d’autres n’avaient pas eu l’opportunité ou la force de faire.

Nous sommes évidemment conscients que ces changements doivent être accompagnés de dialogues et de concertations. Ce que nous nous sommes appliqués à faire avec tous les riverains, commerçants, acteurs économiques, sociaux et culturels de la zone couverte par le piétonnier mais aussi des rues adjacentes.

Mais ces dialogues ne peuvent évidemment pas conduire à l’abandon d’un projet voté à l’unanimité par le Conseil Communal de la Ville.

Les concertations que nous menons quasiment « made to mesure » ne peuvent cependant pas satisfaire tout le monde.

Nous devons donc trouver des solutions qui soient les plus efficaces pour le plus grand nombre. C’est dans cet esprit que nous avons décidé de faire évoluer le plan de circulation pour rendre les quartiers plus accessibles et donner plus de fluidité au trafic.

Quant à la situation économique, nous ne pouvons que constater comme vous l’impact désastreux de l’alerte terroriste dont notre Ville souffre encore. 

Celle-ci est intervenue alors que nous venions d’adapter les choses dans différents quartiers comme à A.Max par exemple après un dialogue fructueux avec les commerçants et les habitants.

Nous faisons d’ailleurs tout ce que nous pouvons pour redresser l’image de la Ville et lui rendre son attractivité.

Vous dites que les classes moyennes veulent quitter la Ville.

Cela ne correspond pas à notre observation globale qui voit les nombreux investissements immobiliers se réaliser dans le Centre et tout autour ou dans la zone piétonne, de la rue Marché aux Herbes, à la rue des Fabriques ou la rue Fossé-aux-Loups pour ne prendre que quelques exemples.

Nous sommes donc à votre écoute et à votre disposition pour envisager des questions concrètes que vous voudriez nous soumette et ce dans un esprit constructif.

Bien à vous,

Yvan Mayeur

Bourgmestre de Bruxelles

 

 

 

 




Piétonnier du centre : Modifications à répétition, aveu d’inconséquence de la Ville de Bruxelles

COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 25 JANVIER 2016

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La Ville de Bruxelles a récemment annoncé une série d’importants changements concernant le piétonnier des boulevards du centre, principalement dans le domaine de la mobilité mais aussi dans la méthode d’élaboration d’une « nouvelle identité commerciale ».

Mobilité

La Ville avait cru pouvoir se passer de concertation avec les citoyens et d’études d’incidences, pourtant requises par les droits bruxellois et européen

Les improvisations et les détricotages de son propre plan, auxquels nous assistons depuis plusieurs semaines, prouvent à l’évidence que ce projet ne tient pas la route.

Ces changements significatifs interviennent alors que la phase-test du plan de circulation est toujours en cours et qu’aucun résultat quant à son évaluation n’a été communiqué.

La Platform Pentagone s’interroge : ces modifications s’inscrivent-elles dans un plan d’ensemble visant à servir l’intérêt général ? Ou répondent-elles aux intérêts particuliers de certains commerçants ou d’habitants, parvenus à se faire entendre en-dehors des processus de concertation, par ailleurs inexistants ? Quels sont les critères d’évaluation qui ont été mobilisés pour aboutir à ces modifications ? Quelle est la méthodologie appliquée ?

La transparence, la rigueur et l’analyse scientifiques, ce ne sera donc pas encore pour cette fois… Sans parler du débat public autour de différents scénarios possibles que la Ville de Bruxelles aurait du organiser à un stade précoce du projet, quand plusieurs options étaient encore sur la table, alors que la Convention d’Aarhus l’y oblige pourtant.

Différents scénarios d’une étude d’incidences qui pourraient, par exemple, être les suivants :

  • 0 : Non-réalisation du projet (situation d’avant le 29-06-2015), les boulevards restent ouverts aux voitures

  • 1 : Seule la place de la Bourse est mise en piétonnier en guise de « verrou » afin de décourager le trafic de transit

  • 2 : Mise en piétonnier à certaines heures, ou certaines périodes (dimanches ou week end, vacances).

  • 3 : Garder le principe de 50ha de zones piétonnes, mais plus modestes, plus conviviales, réparties sur de petites places et rues de l’ensemble du Pentagone, plutôt que les boulevards centraux (scénario « no car » du bureau Secchi-Vigano publié dans Bruxelles 2040, trois visions pour une métropole)

  • 4 : Plan communal de mobilité (PCM) 2009-2011, basé sur une série de boucles de dessertes visant à évacuer le trafic de transit de l’hyper-centre

  • 5 : Globalement moins de voitures (objectif 50%) par l’application du Plan Nomo de 2000

  • 6 : Situation prévue par le projet de la Ville et actuellement en « phase-test » ; piétonnier depuis De Brouckère jusqu’à la place Fontainas

Autant de scénarios qui ne sont viables (si le but est vraiment de libérer autant que possible le centre-ville de la voiture) que s’ils s’accompagnent d’un renforcement des transports publics et de l’offre de parkings de dissuasion à l’entrée de la Région, et non pas aux abords immédiats du piétonnier, comme la Ville projette de le faire. Faute de quoi la congestion et ses nuisances persisteront…

Transports en commun

La Ville de Bruxelles annonce avoir demandé à la STIB des adaptations de certaines lignes de bus. La STIB semble désapprouver la méthode de la Ville consistant à procéder dans l’improvisation et le « bricolage » puisqu’elle a répondu (dans la presse) qu’elle « ne fera pas de commentaire avant d’avoir une vision globale de la mobilité dans et autour du piétonnier » et que « Plutôt que d’apporter des petites modifications ponctuelles, on préfère attendre la fin de la période d’évaluation. »

La Platform Pentagone a déjà maintes fois déploré la régression de l’offre de transports en commun depuis la mise en piétonnier des boulevards centraux et espère que cette période d’essai se soldera, au minimum, par le rétablissement de toutes les lignes de bus (38, 46, 47, 48, 63, 86, 88 et 95) dont les terminus ont été éloignés du centre-ville, de plusieurs arrêts parfois, augmentant les temps de parcours des usagers et décourageant les utilisateurs les plus faibles (personnes âgées, à mobilité réduite, adultes avec de jeunes enfants,…).

Rapport d’incidences : une astuce pour éluder une étude plus complète?

Signalons également l’intention de la Ville de Bruxelles de réaliser un rapport d’incidences sur le plan de circulation, admettant une fois de plus à son corps défendant, la nécessité d’étudier les choses plus avant. Néanmoins, cet outil ne portera que sur le plan de circulation et sera donc beaucoup plus succinct qu’une étude globale consacrée à l’ensemble des domaines impactés par les projets de la Ville. En outre, un rapport d’incidences est loin d’apporter les garanties d’indépendance d’une étude d’incidences, puisque la Ville de Bruxelles sera juge et partie.

Identité commerciale : une page à (ré)écrire à plusieurs mains ?

En matière de développement commercial, la Ville de Bruxelles n’a que très récemment renoncé à faire cavalier seul en acceptant de collaborer avec l’agence régionale du commerce Atrium. Jusqu’à aujourd’hui, la Ville de Bruxelles avait toujours refusé l’aide proposée par Atrium, préférant confier l’élaboration d’un schéma de développement commercial pour le Pentagone à un bureau privé (Geoconsulting) et faire appel à deux autres sociétés (City Tools et Devimo) pour développer un schéma de développement commercial pour le piétonnier. S’il on peut saluer ce changement d’attitude, reste encore à faire la clarté sur l’objectif de la Ville sur le plan commercial : un aspect qui doit être analysé dans le volet socio-économique d’une étude d’incidences.

En conclusion…

La Ville de Bruxelles essaie tant bien que mal de sauver son piétonnier en mettant en œuvre des modifications improvisées, conséquences de l’imprévoyance et de la précipitation qui ont présidé à l’élaboration du projet. La Ville a cru possible de passer en force et, selon elle, « en simplifiant les choses » par un piétonnier central. La voilà empêtrée dans une série de rafistolages, dans l’espoir, surtout, de calmer la fronde croissante de commerçants inquiets ou lésés, de plus en plus nombreux.

Ce faisant, elle complique tout, colmatant ici, créant d’autres brèches ailleurs. Plus personne n’y comprend rien, les habitants des abords du piétonnier respirent toujours aussi mal tandis que ceux de la Bourse ne trouvent plus le sommeil

La Ville de Bruxelles s’accroche à son projet de « plus grand piétonnier d’Europe » dont elle se persuade qu’il attirera massivement le tourisme… mais reste désespérément sourde aux appels à l’aide de ses habitants.

Pourtant, si la Ville ne s’est jamais cachée d’avoir outrepassé volontairement les procédures légales « qui sont une vraie partie de plaisir », il se pourrait qu’un jour, suite au recours déposé en janvier 2015 par la Platform Pentagone, elle se voie rappeler à l’ordre par le Conseil d’Etat, tant sur l’absence d’étude d’incidences que sur le manque de concertation avec les habitants, au stade où plusieurs options sont encore sur la table.

Il lui faudra bien, alors, envisager ces différents scénarios et surtout, accepter d’en débattre publiquement et dans les règles, avec l’ensemble des intéressés, ce qu’elle a toujours refusé de faire jusqu’ici… pour « aller plus vite » !




Pétition

Avec plus d’un millier de signatures papier et 5.000 sur internet, nous sommes aujourd’hui plus de 6.000 citoyens à dire non à ce projet mal pensé et mal préparé en amont, dont les incidences négatives, dénoncées par la Plaform Pentagone depuis plusieurs mois, apparaissent de plus en plus au grand jour depuis sa mise en oeuvre le 29 juin 2015.

Continuez à partager et à faire signer !

Oui à un centre-ville habitable!
Non à un piétonnier mal pensé!

Cette pétition est basée sur la charte signée par de nombreuses associations et comités d’habitants.

Plaisirs hor

 Signez la pétition en cliquant ici ou sur l’image

Téléchargez la version papier de la pétition (recto/verso) et faites-la signer par vos amis, connaissances, collègues,…
Download de papieren versie van de petitie (recto/verso) en laat ze ondertekenen in uw kennissenkring.

infos – inlichtingen : info@platformpentagone.be
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