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Asphyxie du centre-ville : échange de mails entre une commerçante et Yvan Mayeur

16 février 2016

Mesdames les Echevines, Monsieur le Bourgmestre,

Je ne vous apprend rien, mais dans notre centre-ville à l’agonie, les commerçants sont au bord de l’asphyxie, au sens propre comme au figuré.

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Non seulement un grand nombre d’entre nous enregistrent des chutes de chiffre d’affaires entre 15 % et 45% selon les mois mais en plus il faut supporter les embouteillages sur le miniring à partir de 15h, …
Il faut absolument que votre projet de projet de piétonnier soit repensé de façon plus réaliste, car il va transformer à court terme un centre ville qui s’en sortait pas mal commercialement en un véritable chancre.

Il me parvient quotidiennement des témoignages qui confirment cette évolution.
Les commerces de qualité ne survivront pas longtemps à ce nivellement par le bas…beaucoup d’entre nous sont déjà en train d’envisager de quitter le centre.
C’est pareil pour la population middle class qui habite ici, beaucoup sont en train de déménager. Que restera-t-il dans un avenir proche si cette tendance ne s’inverse pas?
Il sera difficile de faire marche arrière!

Je vous remercie de l’attention que vous voudrez bien accorder à la présente,

Cordialement, 

V.Berckmans
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Réponse d’Yvan Mayeur

Chère Madame,

Nous avons déjà eu l’occasion, je pense, de vous dire que nous ne partageons pas votre point de vue.

C’est au contraire parce que le centre de notre Ville dépérissait depuis plusieurs années que nous avons décidé de mettre en œuvre un projet sans cesse discuté et modifié depuis près de 20 ans.

Notre Collège a eu le courage de mettre en œuvre une transformation du centre de Bruxelles que d’autres n’avaient pas eu l’opportunité ou la force de faire.

Nous sommes évidemment conscients que ces changements doivent être accompagnés de dialogues et de concertations. Ce que nous nous sommes appliqués à faire avec tous les riverains, commerçants, acteurs économiques, sociaux et culturels de la zone couverte par le piétonnier mais aussi des rues adjacentes.

Mais ces dialogues ne peuvent évidemment pas conduire à l’abandon d’un projet voté à l’unanimité par le Conseil Communal de la Ville.

Les concertations que nous menons quasiment « made to mesure » ne peuvent cependant pas satisfaire tout le monde.

Nous devons donc trouver des solutions qui soient les plus efficaces pour le plus grand nombre. C’est dans cet esprit que nous avons décidé de faire évoluer le plan de circulation pour rendre les quartiers plus accessibles et donner plus de fluidité au trafic.

Quant à la situation économique, nous ne pouvons que constater comme vous l’impact désastreux de l’alerte terroriste dont notre Ville souffre encore. 

Celle-ci est intervenue alors que nous venions d’adapter les choses dans différents quartiers comme à A.Max par exemple après un dialogue fructueux avec les commerçants et les habitants.

Nous faisons d’ailleurs tout ce que nous pouvons pour redresser l’image de la Ville et lui rendre son attractivité.

Vous dites que les classes moyennes veulent quitter la Ville.

Cela ne correspond pas à notre observation globale qui voit les nombreux investissements immobiliers se réaliser dans le Centre et tout autour ou dans la zone piétonne, de la rue Marché aux Herbes, à la rue des Fabriques ou la rue Fossé-aux-Loups pour ne prendre que quelques exemples.

Nous sommes donc à votre écoute et à votre disposition pour envisager des questions concrètes que vous voudriez nous soumette et ce dans un esprit constructif.

Bien à vous,

Yvan Mayeur

Bourgmestre de Bruxelles

 

 

 

 




Piétonnier du centre : Modifications à répétition, aveu d’inconséquence de la Ville de Bruxelles

COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 25 JANVIER 2016

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La Ville de Bruxelles a récemment annoncé une série d’importants changements concernant le piétonnier des boulevards du centre, principalement dans le domaine de la mobilité mais aussi dans la méthode d’élaboration d’une « nouvelle identité commerciale ».

Mobilité

La Ville avait cru pouvoir se passer de concertation avec les citoyens et d’études d’incidences, pourtant requises par les droits bruxellois et européen

Les improvisations et les détricotages de son propre plan, auxquels nous assistons depuis plusieurs semaines, prouvent à l’évidence que ce projet ne tient pas la route.

Ces changements significatifs interviennent alors que la phase-test du plan de circulation est toujours en cours et qu’aucun résultat quant à son évaluation n’a été communiqué.

La Platform Pentagone s’interroge : ces modifications s’inscrivent-elles dans un plan d’ensemble visant à servir l’intérêt général ? Ou répondent-elles aux intérêts particuliers de certains commerçants ou d’habitants, parvenus à se faire entendre en-dehors des processus de concertation, par ailleurs inexistants ? Quels sont les critères d’évaluation qui ont été mobilisés pour aboutir à ces modifications ? Quelle est la méthodologie appliquée ?

La transparence, la rigueur et l’analyse scientifiques, ce ne sera donc pas encore pour cette fois… Sans parler du débat public autour de différents scénarios possibles que la Ville de Bruxelles aurait du organiser à un stade précoce du projet, quand plusieurs options étaient encore sur la table, alors que la Convention d’Aarhus l’y oblige pourtant.

Différents scénarios d’une étude d’incidences qui pourraient, par exemple, être les suivants :

  • 0 : Non-réalisation du projet (situation d’avant le 29-06-2015), les boulevards restent ouverts aux voitures

  • 1 : Seule la place de la Bourse est mise en piétonnier en guise de « verrou » afin de décourager le trafic de transit

  • 2 : Mise en piétonnier à certaines heures, ou certaines périodes (dimanches ou week end, vacances).

  • 3 : Garder le principe de 50ha de zones piétonnes, mais plus modestes, plus conviviales, réparties sur de petites places et rues de l’ensemble du Pentagone, plutôt que les boulevards centraux (scénario « no car » du bureau Secchi-Vigano publié dans Bruxelles 2040, trois visions pour une métropole)

  • 4 : Plan communal de mobilité (PCM) 2009-2011, basé sur une série de boucles de dessertes visant à évacuer le trafic de transit de l’hyper-centre

  • 5 : Globalement moins de voitures (objectif 50%) par l’application du Plan Nomo de 2000

  • 6 : Situation prévue par le projet de la Ville et actuellement en « phase-test » ; piétonnier depuis De Brouckère jusqu’à la place Fontainas

Autant de scénarios qui ne sont viables (si le but est vraiment de libérer autant que possible le centre-ville de la voiture) que s’ils s’accompagnent d’un renforcement des transports publics et de l’offre de parkings de dissuasion à l’entrée de la Région, et non pas aux abords immédiats du piétonnier, comme la Ville projette de le faire. Faute de quoi la congestion et ses nuisances persisteront…

Transports en commun

La Ville de Bruxelles annonce avoir demandé à la STIB des adaptations de certaines lignes de bus. La STIB semble désapprouver la méthode de la Ville consistant à procéder dans l’improvisation et le « bricolage » puisqu’elle a répondu (dans la presse) qu’elle « ne fera pas de commentaire avant d’avoir une vision globale de la mobilité dans et autour du piétonnier » et que « Plutôt que d’apporter des petites modifications ponctuelles, on préfère attendre la fin de la période d’évaluation. »

La Platform Pentagone a déjà maintes fois déploré la régression de l’offre de transports en commun depuis la mise en piétonnier des boulevards centraux et espère que cette période d’essai se soldera, au minimum, par le rétablissement de toutes les lignes de bus (38, 46, 47, 48, 63, 86, 88 et 95) dont les terminus ont été éloignés du centre-ville, de plusieurs arrêts parfois, augmentant les temps de parcours des usagers et décourageant les utilisateurs les plus faibles (personnes âgées, à mobilité réduite, adultes avec de jeunes enfants,…).

Rapport d’incidences : une astuce pour éluder une étude plus complète?

Signalons également l’intention de la Ville de Bruxelles de réaliser un rapport d’incidences sur le plan de circulation, admettant une fois de plus à son corps défendant, la nécessité d’étudier les choses plus avant. Néanmoins, cet outil ne portera que sur le plan de circulation et sera donc beaucoup plus succinct qu’une étude globale consacrée à l’ensemble des domaines impactés par les projets de la Ville. En outre, un rapport d’incidences est loin d’apporter les garanties d’indépendance d’une étude d’incidences, puisque la Ville de Bruxelles sera juge et partie.

Identité commerciale : une page à (ré)écrire à plusieurs mains ?

En matière de développement commercial, la Ville de Bruxelles n’a que très récemment renoncé à faire cavalier seul en acceptant de collaborer avec l’agence régionale du commerce Atrium. Jusqu’à aujourd’hui, la Ville de Bruxelles avait toujours refusé l’aide proposée par Atrium, préférant confier l’élaboration d’un schéma de développement commercial pour le Pentagone à un bureau privé (Geoconsulting) et faire appel à deux autres sociétés (City Tools et Devimo) pour développer un schéma de développement commercial pour le piétonnier. S’il on peut saluer ce changement d’attitude, reste encore à faire la clarté sur l’objectif de la Ville sur le plan commercial : un aspect qui doit être analysé dans le volet socio-économique d’une étude d’incidences.

En conclusion…

La Ville de Bruxelles essaie tant bien que mal de sauver son piétonnier en mettant en œuvre des modifications improvisées, conséquences de l’imprévoyance et de la précipitation qui ont présidé à l’élaboration du projet. La Ville a cru possible de passer en force et, selon elle, « en simplifiant les choses » par un piétonnier central. La voilà empêtrée dans une série de rafistolages, dans l’espoir, surtout, de calmer la fronde croissante de commerçants inquiets ou lésés, de plus en plus nombreux.

Ce faisant, elle complique tout, colmatant ici, créant d’autres brèches ailleurs. Plus personne n’y comprend rien, les habitants des abords du piétonnier respirent toujours aussi mal tandis que ceux de la Bourse ne trouvent plus le sommeil

La Ville de Bruxelles s’accroche à son projet de « plus grand piétonnier d’Europe » dont elle se persuade qu’il attirera massivement le tourisme… mais reste désespérément sourde aux appels à l’aide de ses habitants.

Pourtant, si la Ville ne s’est jamais cachée d’avoir outrepassé volontairement les procédures légales « qui sont une vraie partie de plaisir », il se pourrait qu’un jour, suite au recours déposé en janvier 2015 par la Platform Pentagone, elle se voie rappeler à l’ordre par le Conseil d’Etat, tant sur l’absence d’étude d’incidences que sur le manque de concertation avec les habitants, au stade où plusieurs options sont encore sur la table.

Il lui faudra bien, alors, envisager ces différents scénarios et surtout, accepter d’en débattre publiquement et dans les règles, avec l’ensemble des intéressés, ce qu’elle a toujours refusé de faire jusqu’ici… pour « aller plus vite » !




Recours au Conseil d’Etat

« Il faut décider vite sinon je sais ce qui va se passer. On va être confronté à un tas d’experts et de comités qui vont donner leur avis bien entendu négatif. Sans compter les procédures légales qui sont une vraie partie de plaisir »

Yvan Mayeur, janvier 2014

Rappel du recours déposé, fin janvier 2015, au Conseil d’Etat, contre le piétonnier et le plan de circulation qui l’entoure. Quatre mois après l’entrée en vigueur de la « phase-test » du piétonnier, les motifs de ce recours paraissent plus que jamais d’actualité !

PLAN DE MOBILITÉ DU PENTAGONE :
LA VILLE DE BRUXELLES DOIT RESPECTER LA LOI

Trois associations environnementales bruxelloises, l’ARAU, le BRAL et Inter-Environnement Bruxelles, accompagnées par huit habitants du centre-ville (appuyés par des associations de leurs quartiers respectifs : Rouppe, Béguinage, Vismet, Sainte Catherine, Nouveau Marché aux Grains, Marolles, Notre-Dame-aux-Neiges et Saint Géry), ont introduit un recours au Conseil d’Etat au sujet du nouveau Plan de mobilité du Pentagone de la Ville de Bruxelles.

Nouveau Piétonnier

Rappelons que ce plan a été voté par le Conseil communal le 1er décembre 2014 et qu’il englobe :

  • une zone “confort”(ou zone principalement piétonnière), dont le périmètre est décidé ;
  • un nouveau plan de circulation pour les véhicules à moteur, un nouveau plan pour les transports en commun et des itinéraires cyclistes ;
  • la création de quatre nouveaux parkings souterrains place du Jeu de Balle, place Rouppe, place du Nouveau Marché aux Grains et place de l’Yser ;
  • la création d’une “boucle de desserte” qui ceinturera le piétonnier “pour permettre à tous les véhicules à moteur d’atteindre les parkings à proximité de la zone de confort”.

Pourquoi un recours en annulation au Conseil d’Etat ?

  • Parce que ce nouveau Plan de mobilité induit une modification essentielle du cadre de vie dans le Pentagone et qu’il a été adopté sans étude d’incidences préalable ni enquête publique.
  • Parce que c’est la seule manière de porter devant le Conseil d’Etat le contrôle de légalité d’actes administratifs.
  • Parce que c’est la seule manière qui reste de faire respecter la légalité par les autorités de la Ville de Bruxelles.
  • Parce que les projets de cette importance ne peuvent être adoptés sans être accompagnés des études préparatoires requises par le droit européen et bruxellois.
  • Parce qu’il faut tenir compte le plus tôt possible des incidences sur l’environnement susceptibles d’être générées par les plans et programmes prévus par les pouvoirs publics.

Les habitants, usagers et acteurs économiques directement concernés ont un droit inaliénable à participer à l’élaboration des plans et programmes relatifs à l’environnement dans un cadre transparent et équitable après avoir obtenu toutes les informations nécessaires.

Ils demandent donc : une enquête publique et une évaluation indépendante des incidences de l’ensemble du plan, conformément à la directive européenne 2001/42/CE, et le respect de la loi en cas de plans et programmes qui ont un impact sur l’environnement.

La note juridique à télécharger




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Don3L’action de la Platform Pentagone est rendue possible grâce l’énergie de nombreux bénévoles. Affiches, flyers, photocopies, site internet,… Nous avons exposé quelques frais, que les bénévoles ont jusqu’à présent payé de leur poche.

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BE27 0004 3207 4473
Platform Pentagone
1000 Bruxelles

 




Pétition

Avec plus d’un millier de signatures papier et 5.000 sur internet, nous sommes aujourd’hui plus de 6.000 citoyens à dire non à ce projet mal pensé et mal préparé en amont, dont les incidences négatives, dénoncées par la Plaform Pentagone depuis plusieurs mois, apparaissent de plus en plus au grand jour depuis sa mise en oeuvre le 29 juin 2015.

Continuez à partager et à faire signer !

Oui à un centre-ville habitable!
Non à un piétonnier mal pensé!

Cette pétition est basée sur la charte signée par de nombreuses associations et comités d’habitants.

Plaisirs hor

 Signez la pétition en cliquant ici ou sur l’image

Téléchargez la version papier de la pétition (recto/verso) et faites-la signer par vos amis, connaissances, collègues,…
Download de papieren versie van de petitie (recto/verso) en laat ze ondertekenen in uw kennissenkring.

infos – inlichtingen : info@platformpentagone.be
Page Facebook

 




270 commerçants contre ce piétonnier mal pensé

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Conséquence prévisible de ce piétonnier mal préparé en amont, en matière de mobilité, et non concerté avec les habitants/commerçants/usagers réguliers du centre-ville :

« Près de 300 commerçants du centre-ville de la capitale s’apprêtent désormais à aller en justice contre le plan de circulation mis en place par la ville de Bruxelles. Pour déposer un recours devant le Conseil d’État, ils ont décidé de faire appel à l’avocat de l’hôtel Métropole. « Nous allons nous joindre à l’action déjà intentée par l’Arau, Inter-Environnement Bruxelles et les huit riverains. Mais une autre action judiciaire suivra », confirme Alain Berlinblau, président de l’association des commerçants du centre-ville.

Les commerçants rencontrés l’assurent : il n’est pas question ici de remettre totalement en cause le projet de piétonnier. Mais il est indispensable, selon eux, de revoir en profondeur le plan de circulation. »

L’article complet dans la DH

Rappelons que la commission de concertation, consécutive à l’enquête publique sur le piétonnier, a rendu vendredi un « avis favorable unanime » …

Selon la commission, il n’est pas nécessaire de relier « plan de circulation » et « piétonnier », ni de procéder à de quelconques études d’incidences sur l’ensemble du Pentagone, malgré les très nombreux courriers, interventions, motivations juridiques et témoignages exprimés mercredi, lors de la phase publique de cette concertation.

Face à ce « flagrant déni » de démocratie, rien d’étonnant à ce que la contestation s’amplifie et s’organise!

Parmi les interventions entendues lors de la commission de concertation, celle de Valérie Berckmans, commerçante indépendante de la rue Van Artvelde, qui s’exprime au nom de 130 commerçants des rues avoisinantes.

Autour du piétonnier, commerçants et habitants étouffent, au propre comme au figuré, dans ce qui est présenté dans les plans de la Ville comme un « Pentagone apaisé » !

CONTINUEZ DE FAIRE CIRCULER LA PÉTITION

NOTRE CHARTE




Commission de concertation : Quelques interventions

Marie-Anne Swartenbroeckx, juriste indépendante, sur la nécessité et la légitimité de réclamer une étude d’incidences de manière à analyser les impacts du piétonnier sur le périmètre et autour du périmètre de ce dernier. La Commission de concertation n’a pas suivi cette demande et a rendu, vendredi, un « avis favorable à l’unanimité » à la demande de permis d’urbanisme.
(Plus de détails et analyse dans les jours qui viennent, lorsque les documents seront disponibles sur le site de la Ville de Bruxelles)

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René Schoonbrodt, ancien président de l’ARAU et d’Inter-Environnement Bruxelles, sur l’aberration de saucissonner le dossier, la négation de la complexité de la ville, l’interdiction de manifester et de déni de démocratie.

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Valérie Berckmans, commerçante indépendante de la rue Van Artevelde, s’exprimant au nom de 130 commerçants qui ont signé et remis un avis commun à la commission de concertation.

 

 

 

 




Commission de concertation : APPEL A UNE ETUDE D’INCIDENCES

COMMUNIQUE DE PRESSE

Piétonnier de Bruxelles centre

Enquête publique et commission de concertation du mercredi 14 octobre

APPEL A UNE ETUDE D’INCIDENCES

La commission de concertation de Bruxelles-Ville, convoquée le 14 octobre au sujet du piétonnier se déroulera au théâtre du « Grand Casino Brussels Viage », boulevard Anspach 30. En effet, la salle habituelle est trop petite pour accueillir le très grand nombre de personnes qui ont manifesté leur souhait d’être entendues.

Parmi les avis écrits connus, beaucoup témoignent, quartier par quartier, des impacts et des nuisances vécus depuis fin juin autour du piétonnier et du mini-ring. Beaucoup plaident également pour une véritable étude d’incidences, scientifique et objective, qui prenne en compte les réalités des quartiers alentour, en ce compris les réalités sociales et commerciales.

Par ailleurs, la pétition « Non à un piétonnier mal pensé, oui à un centre ville habitable » a obtenu plus de 5.000 signatures (4.765 en ligne et presque 900 sur papier).

La Platform Pentagone demande la révision du plan de circulation et du plan de piétonnisation ainsi qu’une étude d’incidences portant sur l’ensemble du programme du Collège des Bourgmestre et Echevins, sans faux-fuyants.

L’enquête publique aurait pu constituer enfin une occasion de véritable participation de nombreux intéressés sur l’ensemble du programme des autorités de la Ville : habitants, commerçants, usagers, travailleurs, cyclistes, personnes à mobilité réduite, personnes âgées, clients comme habitants,…

Cependant, ce n’est pas le cas car le périmètre des projets soumis à enquête a été volontairement restreint et ne tient pas compte de ses incidences sur notre environnement urbain :

  • Les demandes de permis ne concernent que l’aménagement intérieur du périmètre choisi : partage fonctionnaliste des zones, bancs, arbres, matériaux, lumières, etc.;

  • les rapports d’incidences n’envisagent aucun impact au-delà des murs des boulevards;

  • le plan de circulation entré en vigueur le 29 juin 2015 est entériné alors qu’il est réputé en phase de test jusqu’en mars 2016 et qu’il n’a jamais fait l’objet ni d’une étude d’incidences ni d’une enquête publique;

  • les dossiers sont fractionnés alors que les demandes de permis actuelles et d’autres annoncées (temple de la bière, rénovation du Centre Monnaie, aménagement des stations de prémétro De Brouckère et Bourse, ….. ) ainsi que le plan de circulation font indubitablement partie d’un PROGRAMME GLOBAL de requalification urbaine du Centre-Ville de Bruxelles;

  • les études concernant l’impact sur l’être humain et la santé, la qualité de l’air, le bruit, et l’impact socio-économique sont presque inexistantes; aucune mesure scientifique n’a été réalisée là où c’était possible (comptages de voitures, mesures de bruit et des polluants atmosphériques).

La Platform Pentagone veut rendre davantage d’espace public du centre de notre ville aux piétons et aux cyclistes, mais pas au prix de l’improvisation, du détournement des procédures administratives et de la négation du débat public contradictoire. Elle constate et déplore la dégradation des transports publics, particulièrement en surface, plaide au contraire pour qu’ils soient renforcés et s’oppose à la construction de parkings supplémentaires en l’absence de toute donnée chiffrée. Ce grand projet de ville concerne directement les habitants, commerçants, travailleurs et usagers du centre-ville avant les festivaliers et les touristes qu’on appelle à s’y rendre en masse.

Il existe, pour ce faire, un instrument légal et obligatoire offrant de nombreuses garanties : l’étude d’incidences prévue par le droit européen de l’environnement et par les articles 128 à 141 du Code Bruxellois d’Aménagement du Territoire.

La Platform Pentagone appelle la commission de concertation à recommander au gouvernement de la Région une étude d’incidences accompagnée d’une enquête publique sur l’ensemble de la zone concernée, en ce compris son impact sur la petite ceinture (et non pas seulement sur l’aménagement de la zone piétonne). Cette étude devra aussi étudier des scénarios alternatifs à l’option choisie par la Ville de Bruxelles, celle d’un modèle des années 70 expérimenté ailleurs en Europe et abandonné compte tenu de ses inconvénients.

LA PETITION

NOTRE CHARTE




Enquête sur le piétonnier : un chat dans un sac

Parapluie

Si la version estivale du piétonnier, avec ses activités récréatives et ludiques, ses bons et ses moins bons côtés, s’est révélée globalement sympathique, elle n’en demeure pas moins vouée à disparaître avec les derniers beaux jours de l’été. Aussi, dès la rentrée, Beliris lançait la procédure d’enquête publique sur l’aménagement du piétonnier ou plutôt, de ce qui n’est toujours, rappelons-le, que la phase-test de ce projet.

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Premier constat : L‘absence d’étude d’incidences, une procédure devant se conformer à une série de critères spécifiques et réalisée avec un comité d’accompagnement qui en garantit la neutralité. Interrogé à ce sujet, l’échevin de l’Urbanisme, Geoffroy Coomans de Brachène justifie en ces termes le recours à un simple rapport d’incidence : « L’enquête publique porte sur des éléments comme le revêtement du sol, les plantations ou la suppression des bacs à fleurs, pas sur les questions de mobilité ».

Des déclarations en contradiction flagrante avec celles de la Ville elle-même, pour qui ce piétonnier constitue une révolution des mentalités, un projet de société : soudain, à l’heure de l’enquête publique, il se résumerait à de simples questions de bacs à fleurs et autres aspects purement décoratifs ou techniques de la question.

Pire, si une étude d’incidences n’est pas nécessaire, l’enquête publique ne portant pas sur des questions de mobilité, comment la Ville justifie-t-elle que l’étude n’ait pas été réalisée lors de la mise en piétonnier des boulevards centraux ?

  • Demande : La Plaftorm Pentagone réitère sa demande que soient réalisées des études d’incidences, conformément à la législation, tant sur la mise en piétonnier de la zone que sur son aménagement, tant sur la zone elle-même que sur les rues avoisinantes et tant sur le plan des commerces que de l’habitat (auquel le rapport d’incidence ne consacre que quelques paragraphes sur une centaine de pages).

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Mobilité 

Sur le plan de la mobilité, si la rentrée n’a pas engendré le chaos que l’on craignait (ce dont il faut se réjouir), on constate cependant qu’à mesure que les jours passent, la circulation se fait plus dense dans les petites artères naguère tranquilles, preuve que les automobilistes explorent des itinéraires alternatifs pour continuer de transiter par le centre.

  • Miniring : constats

Sur le miniring, habitants et commerçants confirment la situation de « l’accordéon » : tantôt, cela bouchonne et klaxonne, notamment aux heures d’entrées et sorties de bureaux, mais aussi au moindre problème (un bus articulé ou un autocar touristique peinant à prendre leur tournant dans les rues tortueuses) qui se répercute immédiatement en amont. Tantôt la circulation y est fluide, la largeur de la voirie à sens unique incitant de nombreux automobilistes à commettre des excès de vitesse.

  • Demande : La Platform Pentagone attend de la Ville des mesures concrètes pour réduire la pression automobile dans les rues autour du piétonnier, ainsi que pour limiter les risques d’excès de vitesse sur le miniring.

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Transports en commun: constats

La Platform Pentagone avait déjà dénoncé le recul de l’offre de bus : lignes limitées à la Gare centrale, terminus de plus en plus éloignés du centre, compliquant le trajet des usagers voulant se rendre… sur le piétonnier, pénalisant surtout ses usagers les plus faibles (personnes âgées et à mobilité réduite) et les plus réguliers (qui se rendent quotidiennement à leur travail, par exemple).

  • Demande : La Plaftorm Pentagone ne peut que réitérer sa demande de voir l’offre de transports en commun renforcée afin de contribuer efficacement à la réduction de la pression automobile.

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Parkings : constats

La Platform Pentagone s’interroge sur l’obstination de la Ville à vouloir construire de nouveaux parkings et ce, en l’absence de données chiffrées sur les taux de fréquentation des parkings existants (refus des sociétés de parking de communiquer des données « confidentielles »), et sans explorer prioritairement des pistes pour les utiliser au mieux. Les promesses d’une signalétique appropriée combinée à des panneaux de télé-jalonnement semblent rester au stade des voeux pieux.

Dans ces conditions, comment objectiver les besoins de parkings supplémentaires ? Et comment ne pas soulever cette double contradiction entre la volonté affichée par la Ville de vouloir réduire, grâce à son piétonnier, la pression automobile et assainir l’atmosphère, tout en construisant de nouveaux parkings pour attirer la clientèle des beaux quartiers (selon les propres dires d’Yvan Mayeur)… alors que depuis des mois, l’échevine de la Mobilité s’évertue à expliquer que c’est pour répondre aux besoins et à la demande des habitants eux-mêmes.

  • Demande : Face à ces incohérences, la Platform Pentagone demande que la Ville et les sociétés de parkings produisent des chiffres avant de s’aventurer dans des travaux lourds et de longue durée, qui défigureront de manière irréversible les places où sont prévus ces parkings.

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Le piétonnier de demain, espace public privatisé, mutation commerciale et ville événementielle 

En lançant son projet de piétonnier, la Ville a beaucoup insisté sur sa volonté que « les citoyens se réapproprient l’espace public ».

La version estivale du piétonnier étant appelée disparaître et en l’absence de projet clair et concerté, les projets en cours et les déclarations des responsables politiques sont les seuls indices dont nous disposions pour entrevoir la nature exacte du piétonnier dans sa version définitive. En voici un rapide tour d’horizon :

Marion Lemesre, échevine du Commerce, veut y faire revenir « les grandes enseignes », Philippe Close, échevin du Tourisme et initiateur du futur Beer Palace, déclare vouloir faire de Bruxelles une ville où les événements, de préférence privés, ne s’arrêtent jamais, Alain Courtois se félicite des démonstrations de motocross sur le piétonnier et de l’écran publicitaire géant bientôt installé sur le bâtiment administratif, le tout sur fond d’accords avec des tour-operators chinois afin de booster l’économie des boulevards centraux transformés en « Belgian Avenue » où nos spécialités seront à l’honneur, frites, gaufres, bières, chocolat et Manneken Pis (made in China) à volonté, et où la Ville verrait bien aussi s’installer les Galeries Lafayette. Tout un programme !

Où est donc la notion d’espace public dans tout cela ? En quoi le citoyen est-il invité à se le réapproprier, si ce n’est en allant s’asseoir sur des bancs sans dossier qui ne l’inviteront à rien, sinon à ne pas s’y attarder et à reprendre sa route vers un autre commerce, vers d’autres achats, vers un autre événement ?

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Quels commerces survivront-ils à ces mutations, sur le piétonnier et autour du piétonnier ? Lire à ce sujet le dossier de l’ARAU

Tout porte à croire que seuls les plus gros s’en sortiront, c’est une question de bon sens ! Les autres ne pourront survivre à de longs mois de travaux, de nuisances sonores, de pollution autour du piétonnier, bref, à toutes les « incidences » qu’une étude sérieuse aurait du anticiper afin d’en réduire les effets néfastes au minimum.

Certains commerces, hors Horeca, ont déjà vu leur chiffre d’affaires chuter de manière inquiétante : qu’à cela ne tienne, la Ville reste sourde à ces appels et dénonce la partialité des enquêtes réalisées sur le terrain pour des raisons de politique politicienne qui ne l’honorent pas. Les seules réponses qu’elle apporte pour « booster le commerce » : l’opération « I shop on Sundays » (jusqu’ici I flop on Sundays) et une campagne d’affichage aux slogans aussi affligeants que les affiches sont tristes ! (photos en fin d’article).

  • Demande : La Platform Pentagone attend de la Ville qu’elle prenne la mesure du danger qu’elle fait courir à toute une série de commerces, conséquence directe d’un piétonnier mal préparé et mal pensé. En outre, La Platform s’inquiète des dérives vers une ville où l’événementiel-démentiel prendrait le pas sur une ville habitable, et demande avec insistance un débat public à ce sujet.

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Démocratie : Avis de recherche

Face à tous ces constats, La Platform Pentagone s’inquiète de l’absence systématique de prise en considération des citoyens, qu’ils soient habitants ou commerçants, ainsi que des libertés prises par la Ville de Bruxelles avec les lois, règlements, décrets qui s’imposent à tout un chacun, optant pour la politique du fait accompli, sans véritable concertation, et demandant d’adhérer à un projet dont personne ne connaît, en définitive, ni les intentions, ni la nature exacte.

Autant proposer au citoyen d’acheter un chat dans un sac. Un sac dont on lui laisserait bien sûr choisir la couleur, par le biais d’une enquête publique…

Bruxelles, le 16 septembre 2015

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La Platform Pentagone tient à rappeler qu’elle est favorable au principe d’un (ou de) piétonnier(s) et qu’elle souhaite, in fine, une réelle réduction de la pression automobile et cela, de manière globale et non pas uniquement sur les 50ha du piétonnier des boulevards centraux et de la zone Unesco. Sans passer par la case  «études d’incidences » ni celle de la concertation, cela paraît tout simplement illusoire.

LA PÉTITION

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Piétonnier du centre : tous les documents de l’enquête publique

La Commission de concertation a rendu son avis, deux jours à peine après la réunion qui a eu lieu au Casino du boulevard Anspach en présence de quelque 200 personnes. Malgré les 305 réactions à l’enquête publique (dont certaines étaient signées par plusieurs dizaines d’habitants ou de  commerçants), pointant du doigt l’absence d’étude d’incidences et de concertation, malgré un recours pendant au Conseil d’Etat pour les mêmes motifs, la commission de concertation a rendu un avis favorable unanime. La décision du fonctionnaire délégué est attendue prochainement.

Tous les documents relatifs aux deux enquêtes publiques liées à l’aménagement du piétonnier sont téléchargeables sur cette page.

Enquête publique du 3/9/2015 au 2/10/2015

Commission de concertation publique le mercredi 14 octobre 2015 (heure à déterminer)

Avis écrits à envoyer au plus tard le 2 octobre au Secrétariat de la Commission de concertation au service d’urbanisme de la Ville ou par e-mail à l’adresse :

 Commissionconcertation.Urbanisme@brucity.be

Vous souhaitez réagir à l’enquête publique sur le piétonnier ?
L’essentiel de ce qu’il faut savoir et tous les renseignements pratiques sont ici :
RÉAGIR À L’ENQUÊTE PUBLIQUE : MODE D’EMPLOI

 

INVENTAIRE DES DOCUMENTS :

BOURSE :

Dossier PU-B918/2015 – Place de la Bourse, rue Maus, rue de la Bourse, et la connexion entre la rue du Midi et la rue Tabora derrière la Bourse.

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BOULEVARDS

Dossier PU-D928/2015  – Boulevard Anspach, la place de Brouckère, le boulevard Adolphe Max de la place de Brouckère à la rue Saint-Michel, la rue Saint Michel entre le boulevard Max et le boulevard Jacqmain, la rue Gretry entre le boulevard Anspach et la rue des Halles, la rue du Marché aux Poulets entre le boulevard Anspach et la rue des Halles, la rue Devaux, la rue Van Praet, la rue des Pierres entre le boulevard Anspach et la rue du Midi, Plattesteen entre le boulevard Anspach et la rue des Teinturiers, la place Fontainas.

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LA PÉTITION