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D’autres modèles de piétonnier sont possibles : les suggestions de la Platform Pentagone

Rappel des différents scénarios proposés
dès janvier 2016 par la Platform Pentagone

Dans un plan de mobilité élaboré dans les règles,
ces scénarios auraient pu figurer dans une étude d’incidences
et être soumis à un véritable processus de concertation
avec l’ensemble des acteurs du dossier

  1. Une piétonisation mieux partagée

    Le principe de 50 ha de zones piétonnes, mais plus modestes, plus conviviales, réparties sur de petites places et rues de l’ensemble du Pentagone, plutôt que les boulevards centraux (scenario « no car » du bureau Secchi-Vigano publié par la région dans
    Bruxelles 2040, trois visions pour une métropole). Ce scénario aurait, en outre, l’avantage de réduire considérablement les coûts du projet.

  2. Scenario « trafic limité »

    Mise en place d’une « zone à trafic limité » dans tout le pentagone (accès réservé aux riverains, jeu sur la temporalité des accès), modèle de plus en plus repris en Italie et en France à la faveur des habitants.

  3. Scenario « espace partagé »

    Un espace partagé permettrait de donner la priorité non seulement aux piétons mais aussi aux cyclistes et aux transports en commun. Dans tous les cas, un projet de réaménagement du centre-ville ne peut faire l’économie, comme la Ville l’a fait arbitrairement, de la coopération avec la STIB et la Région en vue du renforcement de l’offre de transports en commun de surface, plus visible et confortable que le souterrain et, par exemple, l’étude d’une ligne de tram en surface

  4. Scenario « Plan communal de mobilité (PCM) bis ».

    Beaucoup l’ignorent mais la Ville a élaboré en 2009-2011 un Plan communal de mobilité qui comprenait des études sérieusement menées. La moindre des choses dans le cadre de la continuité administrative, du respect de l’administration, du public et des bureaux d’études concernés, serait de repartir de ce plan. La partie relative au Pentagone était basée sur une série de boucles de dessertes visant à évacuer le trafic de transit de l’hyper-centre et à favoriser l’habitat.

  5. Scenario Plan Nomo bis

    Ce scenario, largement soutenu par les associations et les spécialistes de la mobilité comprenait globalement moins de voitures (objectif 50%) par l’application du Plan Nomo de 2000.

    NB : Ces différents scénarios n’excluent en rien d’autres mesures, en amont du centre-ville, notamment:
    – parkings de dissuasion et péage à l’entrée de la Région bruxelloise,
    – renforcement des transports en commun : pour rappel, plusieurs lignes de bus ont été éloignées de l’hyper-centre,
    – bus ou trams sur les zones piétonnes (Gand, Bordeaux, Montpellier, Londres,…).




CHARTE DE SURVIE DU PIÉTONNIER DE BRUXELLES : INITIATIVE CITOYENNE

UNE INITIATIVE DES ACTEURS DU CENTRE_VILLE
soutenue par la PLATFORM PENTAGONE

LE VÉCU AU PIÉTONNIER À BRUXELLES-VILLE

Les habitant.e.s, artisans, commerçants et associations citoyennes du piétonnier et rues voisines de Bruxelles,

* veulent que le piétonnier réussisse et demandent dès lors que le voisinage et l’environnement, soient respecté : installer un piétonnier est plus que chasser la voiture, c’est organiser le vivre-ensemble ;

* sont heureux de pouvoir accueillir les touristes bruxellois, belges et du monde entier : que toutes et tous puissent s’y promener, faire une terrasse, tranquille, sans voitures, en plein air bien qu’en ville !

* veulent que tous puissent y apprécier les artistes d’ici et d’ailleurs. Construit avec l’argent public, il doit rester un lieu public agréable pour promeneurs et habitant.e.s. ;

* y habitent, y vivent, y travaillent : ils veulent leurs lendemains sans stress ;

* affirment que le piétonnier est un bol d’air, qui amène aussi des problèmes :

* un bol d’air pour tous sur le piétonnier : c’est excellent ;

* un bol d’air qui déplace la pollution vers les rues avoisinantes : c’est injuste ;

* un bol d’air saturé de nuisance sonores nocturnes : la place St-Géry en est un exemple accablant ;

* un bol d’air qui amène des problèmes sociaux fulgurants : leur gestion structurelle humaine est nécessaire ;

* veulent que le piétonnier ne pourrissent pas leur environnement : à bas le piétonnier

* -kermesse-perpétuelle, aire-pour-brutes la nuit ;

* -resto-buvette-permanent à ciel ouvert la nuit ;

* -dortoir pour sans-abri, drogués ou soûlards la nuit ;

* -événements-sans-fins pour un certain tourisme de jour et de nuit ;

* -attrape-voitures vers des nouveaux garages aux alentours proches ;

* -qui-gentrifie et déloge les habitants ;

* demandent aux autorités communales, responsables du piétonnier, d’y organiser une gestion stricte tenant compte des besoins de vie des milliers d’habitants. Comme nombreux y vivent dans des logements de la Régie foncière gérante du patrimoine de la Ville, elle aussi est de facto coresponsable tant de la bonne gestion du piétonnier, environnement de beaucoup de ses logements, que du combat contre la gentrification causée par toutes sortes de politiques touristiques, immobilières, … ;

* veulent la réussite du piétonnier et de ses rues environnantes. Ils y vivent, ils y dorment, ils y travaillent, ils veulent y rester habiter. Ils veulent que les commerces de proximité et d’artisanat y restent.

Recommandations

Pour que le piétonnier soit vivable et que cette Charte vive, les habitant.e.s recommandent aux autorités de la Ville :

* de respecter elle même cette Charte, orientation de base du piétonnier, par l’éducation active des gens et l’application effective des lois, ordonnances et règlements concernés, aussi la nuit ;

* de respecter la fonction « logement » des habitations (de la Régie foncière, du CPAS et du privé) le long et autour du piétonnier et de se rappeler ainsi que le piétonnier est une zone habitée où les un.e.s et les autres se respectent. Un texte réglementaire de principe sur ce qui est vivable est à convenir avec les habitant.e.s et commerçants ;

* d’intégrer dans la gestion, un observatoire civique avec représentants des habitant.e.s (cocolo), des commerçants, de la police, des nettoyeurs, du Collège, de la STIB, … ;

* d’apposer sur le piétonnier et lieux adjacents y compris les cafés, des beaux panneaux publiant cette Charte ;

* d’installer au n° 17 du boulevard Anspach une antenne de police de proximité, une antenne de Bravvo, une antenne des travailleurs sociaux de rue et un local des habitant.e.s ; tous diffuseront cette Charte auprès de leur public, de manière pro-active et l’appliqueront jour et nuit, de manière adaptée à leur fonction ;

* d’organiser une gestion éducative et effective, sans laxisme (non = non, oui = oui) :

* respect du droit au sommeil : après 22h pas d’amplis, de radios, pas de DJ’s ni de cris machos ;

* consommation : après 23h pas de vente d’alcool pour la consommation ambulante ;

* terrasses : bruit limité aux normes légalement acceptées et une heure de fermeture précise ;

* hygiène : toilettes publiques F/H propres, collection correcte des poubelles publiques et des habitants ;

* interventions culturelles : avec inscription préalable et règlement stricte ;

* d’engager des personnes et un budget de fonctionnement pour la gestion publique, jour et nuit.




Place Rouppe : La Platform Pentagone rappelle son opposition à tout nouveau parking public dans le centre-ville

Les parkings, Comme Chez Soi dans le Pentagone apaisé ?


Décembre 2014 – Affiche contre le projet de parking souterrain sous la place Rouppe

Alors qu’on pouvait penser les projets de nouveaux parkings publics dans le Pentagone définitivement enterrés, notamment après les déclarations de l’ex bourgmestre Yvan Mayeur en 2016 (faisant suite à l’importante mobilisation citoyenne contre le projet de parking place du Jeu de Balle), voilà que (re)surgit une demande de permis pour un parking de 200 places à l’angle de la place Rouppe et de la rue Van Hellemont.

Ce projet de parking, développé par un promoteur privé (Rouppe Property 1 S.P.R.L.), prendrait place sous des immeubles de logements étudiants qui seraient construits sur une dent creuse du quartier. L’exploitation du parking serait confiée à la société Q-Park, déjà gestionnaire de plusieurs parkings publics à Bruxelles. La grande majorité des emplacements (180 sur 200) serait destinée à une occupation rotative (typiquement à destination des clients des commerces).

La Platform Pentagone s’est, dès sa constitution, opposée aux plan de circulation de la Ville pour le Pentagone ; la création de 4 nouveaux parkings (et l’extension d’un cinquième), alimentés par le miniring, ne pouvant qu’engendrer un trafic automobile insupportable pour les habitants et les commerçants des quartiers situés « aux marges » du piétonnier.

Ces projets de parkings étant d’autant plus absurdes que l’offre de stationnement public dans le Pentagone est surabondante et à mille lieues d’être saturée. Cette situation doit être actée par la Ville de Bruxelles, en collaboration avec l’Agence régionale bruxelloise du stationnement, afin de permettre de confronter les projets de parkings aux objectifs régionaux de limitation du nombre global d’emplacements.

Plusieurs quartiers, principalement à l’ouest du Pentagone, subissent déjà d’importantes nuisances (bruit, pollution) dues à l’accroissement du trafic automobile et de la congestion causé par le plan de circulation de la Ville. Quand on sait l’effet d’aspiration du trafic qu’ont les parkings, les habitants du quartier Rouppe peuvent légitimement craindre pour leur qualité de vie si le projet devait être accepté. Le rapport d’incidences qui accompagne la demande de permis évalue ainsi l’augmentation du trafic à 100 véhicules par heure à la pointe du soir : les habitants des rues de Tournai, Van Hellemont et Philippe de Champagne seraient les plus impactés. Pour les habitants de la rue Philippe de Champagne il s’agirait même d’une « double peine » puisque cette artère a déjà subi une « dépiétonnisation » dans le cadre du plan de circulation…

La Ville de Bruxelles ne peut ignorer les effets néfastes de la création d’emplacements de parkings supplémentaires. Si elle n’est pas officiellement à l’initiative du projet, la Ville le soutient, comme le souligne le rapport d’incidences : « Il n’y a pas de convention liant le Demandeur à la Ville de Bruxelles. La Ville a néanmoins été informée du projet et le soutient. Elle en a tenu compte lors de l’abandon du projet de parking sous la place. » La Ville de Bruxelles voit en effet dans ce projet, développé par un promoteur privé en-dehors de l’espace public, « une alternative au projet de construction d’un parking sous la place qui avait suscité en son temps une vive opposition des riverains en raison des perturbations qui seraient engendrées par son creusement sous un espace public. » (annexe 01 du rapport d’incidences, p. 1).

C’est oublier que l’opposition des riverains et des associations ne se limitait pas aux nuisances du chantier mais aussi, et surtout, aux nuisances d’un trafic automobile « dopé » par la présence d’un parking !

La Platform Pentagone demande donc que ce projet de parking soit refusé par la commission de concertation et que la Ville de Bruxelles élabore un plan de mobilité sans miniring ni nouveau parking, en suivant les procédures : étude des incidences et enquête publique. La mobilité vers et dans le centre-ville (de même que dans l’ensemble de la Région) doit donner la priorité aux piétons, cyclistes et usagers des transports en commun. Construire un nouveau parking (qui plus est à 250m seulement de la station Anneessens desservie par deux lignes de tram très performantes…) irait à l’encontre de cet objectif pourtant inscrit noir sur blanc dans les intentions de la Ville de Bruxelles.

Si l’objectif de la Ville de Bruxelles est bien d’améliorer la qualité de l’air, d’agir pour le renforcement du logement abordable et de la qualité de vie, alors il faut agir avec cohérence.

 

 




Commission de concertation : Extraits sonores et revue de presse

A écouter…

Quelques interventions de participant.e.s à la commission de concertation du mercredi 26 avril.

Dans le détail :

Marie-Anne Swartenbroekx, juriste et habitante du quartier Notre-Dame aux Neiges.
Aspects juridiques, pollution autour du piétonnier, spéculation

Isabelle Marchal, habitante du Nouveau Marché aux Grains.
Miniring, pollution, transports en commun, spéculation

Marie Caraj, habitante du quartier Saint Géry
Evénementiel, nuisances sonores

Valérie Berckmans, commerçante rue Van Artevelde
Miniring, accessibilité du centre-ville, difficulté des commerçants

François Belleflamme, avocat des commerçants
Aspects juridiques, mobilité, accessibilité du centre-ville

Hassan Kessas, commerçant de la rue du Midi
Aspect mobilité, accessibilité en ville, compétences, participation, démocratie

André Lhoits, habitant de la rue Antoine Dansaert
Absurdité du projet, aménagement, miniring, accessibilité en transports en commun, interdiction de manifester

Andy Lahou, habitant de Forest et usager du centre-ville
Urbanisme, effets cumulés des travaux, accessibilité et confort des transport en commun, espace public, Horeca, espaces verts, patrimoine.

 

REVUE DE PRESSE

Voici quelques échos de la commission de concertation. Un bon retour, ce qui n’était pas gagné d’avance, vu que la Ville avait très peu communiqué sur l’enquête publique et sur cette commission.

Et ensuite ?

Il ne faut pas s’attendre à des surprises et il est (plus que) probable que dès vendredi, la commission rendra un avis favorable, éventuellement assorti de conditions, comme c’était le cas lors de la demande de permis précédente. Les éléments principaux n’ayant pas fondamentalement changé (absence d’étude d’incidences, rapport d’incidence léger et limité au périmètre du pentagone, pas de concertation) le permis qui en découlera fera certainement l’objet de recours.


Action ?

Dans les semaines qui viennent, une action de blocage du miniring est envisagée, l’idée en avait été lancée lors de la dernière réunion plénière de la Platform.

A suivre…

D’ici là, continuez de diffuser, autour de vous, l’idée que
.
 



Anniversaire du piétonnier : un an de jeu du chat et de la souris entre la Ville et la légalité

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
29 Juin 2016

Het persbericht in het NL

 

Il faut respecter l’Etat de droit (dixit Yvan Mayeur, 16 juin 2016)

Jeudi 16 juin, alors que la Ville, la Région et Beliris s’apprêtaient à annoncer quelques modifications au piétonnier (et le retour des voitures à ses extrémités et rue du Midi), l’auditeur du  Conseil d’Etat a rendu un avis  favorable à la  suspension des permis d’aménagement du piétonnier, recours introduit par des commerçants du centre-ville (en parallèle avec le recours introduit précédemment par l’ARAU, IEB, quatre riverains et une sprl engagée dans le respect du patrimoine, qui, lui, n’est pas suspensif).

L’avis de l’auditeur retient deux « moyens sérieux », susceptibles d’entraîner la suspension des permis.

Cet avis se fonde essentiellement sur le fait que l’aménagement de la zone piétonne repose sur un Plan de circulation encore en phase de test au moment de la délivrance du permis et surtout, sur dix-huit ordonnances de police temporaires, des mesures par définition limitées dans le temps et nullement destinées à être pérennisées sans débat. Le « Plan de circulation » adopté en décembre 2014 par le Conseil communal, à l’origine du piétonnier, ressort également fragilisé du rapport de l’auditeur.

En « retirant » ses permis, ce 28 juin, soit à la vieille des plaidoieries, la Région espère éviter une décision qui entérinerait, noir sur blanc, le caractère illégal du projet. Une manoeuvre de plus qui ne fait que renforcer le malaise autour de la légitimité de ce piétonnier, imposé coûte que coûte.

Les raisons de la contestations : esprit de contradiction ou appel au respect de l’Etat de droit? 

S’appuyant sur l’indéniable « capital sympathie » du principe de piétonnier dans le centre, la Ville de Bruxelles s’est crue autorisée à brûler les étapes légales, d’abord en refusant le débat sur le Plan de circulation, qui n’a été rendu public que tardivement, en l’imposant ensuite en dehors des procédures requises, en évitant enfin de faire réaliser une étude d’incidences qui aurait permis d’éviter de nombreuses failles et faillites…

Ce 29 juin 2016, un an après la fermeture des boulevards du centre à la circulation automobile, le capital sympathie du piétonnier a fondu, la mobilité est loin d’être s’être améliorée et une grande partie du Pentagone souffre du report de circulation vers de nombreuses petites rues. Loin d’être incités à emprunter les transports en commun (dont l’offre a paradoxalement été dégradée), la plupart des automobilistes ont préféré changer de destination plutôt que de modifier leurs habitudes. Une autre culture de la ville ne se décrète pas…

Les positions se sont à ce point crispées que certains souhaitent un retour pur, simple et définitif à la situation d’avant le 29 juin 2015. La Plaftorm Pentagone déplore ce clivage, fruit d’un piétonnier mal pensé par la Ville qui, depuis sa tour d’ivoire, vante la vitrine et méprise les victimes.

La Platform Pentagone, plus que jamais désireuse d’un véritable projet de société pour une ville apaisée, appelle au respect des formes légales dont l’objectif est précisément de concilier les différents intérêts lors de la mise en place d’un projet. A fortirori, un projet de cette envergure, dont il convient de se demander, au vu de l’énergie déployée par les autorités pour contourner les procédures légales, s’il ne relève pas davantage de la spéculation immobilière que d’un sympathique projet de « centre-ville apaisé ».

Faut-il accepter la politique du fait accompli ?

Face à la crainte d’un retour en arrière définitif, certains sont prêts à soutenir “malgré tout” ce piétonnier, dans l’espoir de corriger le tir en cours de route. Or, l’avis de l’auditeur vient nous rappeler que celui-ci est surtout et avant tout illégal. Si le Conseil d’Etat considère le retrait in extremis des permis comme une simple péripétie, cet avis a de fortes chances d’être suivi.

Dans ce dossier délicat, trop souvent réduit à une discussion « pour ou contre », le danger bien réel de précédent ne semble pas préoccuper un grand nombre d’acteurs. Quand nous aurons accepté l’illégalité du piétonnier parce que c’est un projet qui va « dans le bon sens », comment ferons-nous pour contester par la suite un autre  projet qui irait dans le mauvais sens ?

D’autres dossiers en cours à la Ville de Bruxelles, mais aussi au niveau régional, démontrent à quel point le bras de fer entre « passage en force et « respect des procédures » risque de faire replonger tout le territoire bruxellois dans un urbanisme du « fait accompli », que nous avons mis tant d’années à dépasser, et à renforcer le rejet de la classe politique par la population.

Débat citoyen, projet serein

La Platform Pentagone appelle une nouvelle fois la Ville de Bruxelles à repartir sur des bases saines, étayées par une étude d’incidences approfondie et soutenue pas un processus de concertation (à ne pas confondre avec une succession d’apartés) synonyme d’un véritable débat public, citoyen, adulte et serein. Il faut objectiver et résoudre les problèmes, en particulier ceux qui sont rencontrés par les riverains et les commerçants aux abords du piétonnier.

La Charte de la Plateform Pentagone reprend les critères phare d’un projet commun tourné vers l’avenir. Ces critères inclusifs sont réaffirmés dans la pétition de la Platform Pentagone qui a recueilli (en ligne et sur papier) plus de 7.000 signatures.

D’autres modèles de piétonniers sont possibles : les suggestions de la Platform Pentagone

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Piétonnier du centre : Remettre les boeufs avant la charrue!

A l’heure où le débat s’enflamme, la Platform Pentagone ose encore croire qu’un retour au bon sens et au respect
de la légalité reste possible…

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Dans ce dossier aux allures de saga, les nombreux appels au dialogue et les signaux d’alerte sont, jusqu’ici, restés vains : l’absence d’études d’incidences, pour définir le projet en amont, et celle d’un véritable processus de concertation jugés d’emblée inutiles par la Ville de Bruxelles, lui vaut aujourd’hui de devoir faire face à une fronde croissante. Souvent désordonnée et pas toujours lisible dans ses objectifs, cette bronca révèle cependant l’ampleur des dégâts déjà profonds de ce projet bâclé, imposé aux forceps, aussi bien dans le cœur des Bruxellois que dans les poumons de ceux qui vivent ou travaillent autour du piétonnier.

Bien qu’opposée à la méthodologie peu transparente de la Ville et au modèle de piétonnier choisi, la Platform Pentagone a toujours soutenu la réduction de la pression automobile et l’amélioration du cadre de vie dans l’ensemble du centre-ville.

La Platform Pentagone réclame à la Ville de Bruxelles, depuis plus d’un an, une réelle concertation sur les fondements et enjeux du projet de piétonnier ; en vain… C’est pourquoi, dans la continuité du recours introduit en février 2015 contre le Plan de circulation du Pentagone (qui induit le projet de réaménagement des boulevards), des associations et habitants du centre-ville, membres de la Platform Pentagone, ont décidé d’introduire un nouveau recours devant le Conseil d’État contre le permis d’urbanisme relatif à l’aménagement du piétonnier pour réclamer l’analyse de scénarios alternatifs, conformément au droit européen.  

Étudier les incidences d’un projet d’une telle ampleur urbanistique est indispensable à son élaboration et conditionne sa réussite.

Cela permet de définir précisément et préalablement les enjeux et objectifs du projet et de construire et évaluer, en fonction de ces derniers, différents scénarios pour n’en retenir que le plus pertinent. Le débat public sur l’opportunité du projet choisi en ressortirait plus serein, les opinions moins binaires et davantage fondées sur l’argumentation que sur les émotions, les décisions, plus pertinentes. La situation actuelle, hélas, n’engendre que clivages et crispations : les citoyens bruxellois méritent mieux !

Au lieu de suivre cette méthodologie, la Ville opère un détricotage du projet au profit des voitures et au détriment de la santé.

La Ville de Bruxelles a cru bon de faire l’impasse (illégalement) sur l’étape essentielle de l’analyse comparative de scénarios. Les mesures erratiques, prises face à l’accumulation d’effets pervers de son plan mal pensé, déplacent les problèmes mais n’améliorent pas la qualité de l’air et le cadre de vie autour du piétonnier.

À son chevet, la Région l’assiste par une campagne médiatique d’un autre âge, vantant l’accès du centre-ville en voiture, carte des parkings à l’appui (14.574 places dans le Pentagone).

« Sur le piétonnier, l’air est plus pur » aurait dit La Palice…

Mais le paradoxe de ce piétonnier et de ses conséquences, c’est que malgré la diminution incontestable du nombre total de véhicules dans le Pentagone, de nombreuses petites rues autour du piétonnier, dans la partie Ouest surtout, sont littéralement et régulièrement congestionnées.

Pourtant, jusqu’ici, l’unique priorité de la Ville, par le biais de Bruxelles-Environnement, a été de procéder à des mesures de qualité de l’air sur le piétonnier lui-même et d’en étendre les conclusions, assez malhonnêtement, à l’ensemble du Pentagone.
Il faut le rappeler, la pollution par le trafic pourrait être responsable de 2400 décès par an dans notre pays. L’enthousiasme, compréhensible et de bonne foi, de défenseurs de ce méga-piétonnier, ne peut primer sur le danger auquel sont d’ores et déjà exposés, depuis des mois, les habitants des quartiers situés tout autour.

La Platform demande à la Ville/Région/Bruxelles-Environnement que des mesures de la qualité de l’air soient réalisées d’urgence dans les rues et quartiers autour du piétonnier : c’est une question de santé publique !

En conclusion

Il faut revoir le projet dans ses fondements, pour lui conférer des bases urbanistiques et juridiques  solides et favoriser, démocratiquement, une adhésion au projet. C’est seulement à cette condition qu’un projet véritablement fédérateur pourra se développer et répondre aux attentes des habitants, travailleurs, commerçants et autres usagers qui, tous, souhaitent l’amélioration de la qualité de vie dans le centre-ville.

Ce n’est qu’en suivant les règles que l’on pourra sortir de l’impasse dans laquelle ce piétonnier s’est fourvoyé et qu’un aménagement futur ne suffira pas à sauver : la plus belle décoration intérieure d’une maison ne l’empêchera pas de s’effondrer si elle est construite sans fondations, ni poutres, ni charpente…

 

Dans le cadre d’un étude d’incidences,
les scenarios suivants pourraient être étudiés

  1. Une piétonisation mieux partagée

    Le principe de 50 ha de zones piétonnes, mais plus modestes, plus conviviales, réparties sur de petites places et rues de l’ensemble du Pentagone, plutôt que les boulevards centraux (scenario « no car » du bureau Secchi-Vigano publié par la région dans
    Bruxelles 2040, trois visions pour une métropole). Ce scénario aurait, en outre, l’avantage de réduire considérablement les coûts du projet.

  2. Scenario « trafic limité »

    Mise en place d’une « zone à trafic limité » dans tout le pentagone (accès réservé aux riverains, jeu sur la temporalité des accès), modèle de plus en plus repris en Italie et en France à la faveur des habitants.

  3. Scenario « espace partagé »

    Un espace partagé permettrait de donner la priorité non seulement aux piétons mais aussi aux cyclistes et aux transports en commun. Dans tous les cas, un projet de réaménagement du centre-ville ne peut faire l’économie, comme la Ville l’a fait arbitrairement, de la coopération avec la STIB et la Région en vue du renforcement de l’offre de transports en commun de surface, plus visible et confortable que le souterrain et, par exemple, l’étude d’une ligne de tram en surface

  4. Scenario « Plan communal de mobilité (PCM) bis ».

    Beaucoup l’ignorent mais la Ville a élaboré en 2009-2011 un Plan communal de mobilité qui comprenait des études sérieusement menées. La moindre des choses dans le cadre de la continuité administrative, du respect de l’administration, du public et des bureaux d’études concernés, serait de repartir de ce plan. La partie relative au Pentagone était basée sur une série de boucles de dessertes visant à évacuer le trafic de transit de l’hyper-centre et à favoriser l’habitat.

  5. Scenario Plan Nomo bis

    Ce scenario, largement soutenu par les associaitions et les spécialistes de la mobilité comprenait globalement moins de voitures (objectif 50%) par l’application du Plan Nomo de 2000.

  6. Scenario actuel
    Situation prévue par le projet de la Ville et actuellement en « phase-test » : piétonnier depuis De Brouckère jusqu’à la place Fontainas.

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Le parti d’en rire…

Détournements d’images, dessins originaux, textes satiriques…

Rendez-vous sur la page HUMOUR de la Platform Pentagone.

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Un boulevard, deux trottoirs : trois raisons d’être sceptiques

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Dans son bilan de huit mois de phase-test, la Ville de Bruxelles n’a pas lésiné sur les chiffres pour attester de la réussite, selon elle incontestable, de son piétonnier. Seulement voilà, en y regardant d’un peu plus près, on s’aperçoit rapidement que la rigueur des données présentées est loin d’être au rendez-vous. 

Incroyable mais vrai !

En annonçant triomphalement que la fréquentation de piétons avait doublé depuis la mise en piétonnier des boulevards du centre, la Ville de Bruxelles disait s’être basée sur les chiffres d’Atrium. Mais l’ARAU le relevait dès le lendemain, les chiffres en question ne reflétaient pas cette spectaculaire augmentation. Arnaud Texier, directeur d’Atrium confirme.

Avant la mise en place du piétonnier, les comptages étaient effectués sur chacun des trottoirs des boulevards et donnaient lieu à des chiffres séparés. Il fallait donc additionner ces chiffres pour les comparer aux derniers comptages. En additionnant les comptages des deux trottoirs, on constate une hausse, mais elle n’est pas aussi importante.

La Ville aurait donc purement et simplement « omis » de compter l’un des deux trottoirs ! Franchement… « On est la risée du monde », non ? 

De quoi semer un peu plus le trouble sur le bilan résolument positif de la Ville de Bruxelles, alors que les deux autres raisons qu’elle avait de se féliciter de son projet étaient déjà sujettes à de sérieuses réserves.

Trafic en baisse dans les rues latérales ?

Que le trafic ait globalement diminué sur l’ensemble du Pentagone, personne n’en doute. Mais la Ville nie farouchement le report de circulation sur les rues latérales du Pentagone Ouest, affirmant même que les chiffres sont en baisse.

On le relevait récemment, images du carrefour des rues Van Artvelde et Pleetinckx à l’appui, les chiffres ne disent pas tout : 10 véhicules à la minute lorsque le trafic est fluide n’ont pas le même impact, en terme de nuisances environnementales et sonores, que 10 véhicules roulant au pas, pare-choc contre pare-choc.

Comptages d’un habitant de la rue Léon Lepage

LepageMais sur les chiffres mêmes, on reste également perplexes. En septembre 2013, un habitant de la rue Léon Lepage avait réalisé des comptages pour l’asbl ProVelo. Deux ans plus tard, il a refait ces mêmes comptages, dans les mêmes conditions (par beau temps, sans travaux à l’horizon ni sommet européen). Les résultats sont parlants :

Septembre 2013 : 142 voitures entre 17h05 et 17h25 (426 voitures/heure)

Septembre 2015 : 351 voitures entre 17h05 et 17h25 (1053 voitures/heure)

Soit près de 2,5 fois de plus.

Une situation qui se répète quasi quotidiennement.

 

Amélioration de la qualité de l’air ?

La Platform Pentagone le faisait remarquer dans son dernier communiqué de presse : le Pentagone n’est équipé que d’une seule station de mesure de la qualité de l’air, dépourvue, par ailleurs, de capteurs de particules fines.

Lors de l’émission #M, sur BX1, Yvan Mayeur déclarait sans sourciller :

Malheureusement, la Région n’a pas doté notre ville de suffisamment de capteurs pour savoir exactement quel est l’impact en terme environnemental de la circulation .

La Ville affirme pourtant que le piétonnier a eu un effet très positif sur la qualité de l’air à Bruxelles, y compris aux abords eu piétonnier. Une affirmation aussi scientifique que de se réjouir de l’absence d’excès de vitesse sur une route non équipée de radar.

Pour les habitants, commerçants et usagers des petites rues et places, sacrifiées au nom du « plus grand piétonnier d’Europe », la pilule est dure à avaler. A moins qu’il ne s’agisse d’une couleuvre…

Mais face à cette communication qui frise la propagande, qui est encore dupe ? Qui peut encore croire que ce projet soit « une réussite » ?

28 juin 2015, inauguration du piétonnier : 100.000 personnes selon la Ville de Bruxelles

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Photo © Eric Danhier




Les chiffres ne disent pas tout…

Interview réalisée devant le siège de la CSC (croisement des rues Van Artvelede, Pleeticnkx et Saint Christophe) le jeudi 6 juin 2013 en direct du journal de 18 heures de Télé Bruxelles.

Durant les 3 minutes que dure l’interview, on peut voir que même quand le circulation est dense, elle reste fluide. On compte 30 voitures, 3 camionnettes et 1 camion.

Les images en direct démarrent vers la 40ème seconde.

Même décor, même heure, images tournées ce lundi 29 février. On compte également une trentaine de véhicules. Mais elles rendent compte d’une réalité très différente de la situation précédente : pare-choc contre pare-choc, trafic congestionnée, pollution à l’avenant… En les visionnant en parallèle, le constat est encore plus saisissant !

La Ville de Bruxelles dément pourtant formellement qu’il y ait eu un report de circulation dans les petites rues latérales, autour du piétonnier.

Concernant les taux de pollution qui aurait baissé de manière spectaculaire dans le centre-ville, on peut également s’interroger, le Pentagone ne disposant que d‘une seule station de mesure de la qualité de l’air (Sainte Catherine, Quai aux Briques) et que, de surcroît, elle n’est pas équipée pour mesurer les particules fines.

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Et pour rappel…

Cet extrait d’un courrier signé par 130 commerçants des rues Van Artevelde et environs immédiats, dans le cadre de l’enquête publique sur l’aménagement du piétonnier (mi-octobre 2015).

« 2° Mobilité/Pollution atmosphérique et sonore :

Depuis la mise en place du piétonnier, nous subissons une forte pollution tant sonore qu’atmosphérique. La rue Van Artevelde étant en effet située sur la boucle de desserte, elle est empruntée par énormément de véhicules, que ce soit des voitures, des bus (touristiques ou locaux), des camions de livraison, etc…

La phase-test nous a révélé que la circulation pouvait être très rapidement ralentie, voire à l’arrêt, dès qu’un petit ‘incident’, quel qu’il soit, se produisait au bout de la rue.

Nous constatons des embouteillages à partir de 15 heures, tous les jours. Cela entraine une grande nervosité et agressivité chez les conducteurs, qui klaxonnent et s’insultent très souvent. Ce stress se répercute sur les autres usagers de la rue, et notamment sur nos clients.

Nous avons également noté un effet de circulation en accordéon quand il n’y a pas d’embouteillage en continu : la rue Van Artevelde étant une ligne droite, les automobilistes roulent soit beaucoup trop vite quand la rue est dégagée, soit sont à l’arrêt, dès que la rue s’engorge.

Par ailleurs, il y a toute la journée des bus touristiques et des camions de livraison qui s’arrêtent en double file devant chez nous, pour des durées variables, créant des embarras de circulation et des situations dangereuses, notamment pour les cyclistes arrivant à contresens, car les véhicules utilisent la piste cyclable pour dépasser les camions et bus à l’arrêt.

Les bus touristiques sont très fréquents (avec des pics environ toutes les 10 minutes les samedis). Ils s’arrêtent en double file (et, en fait, sur la piste cyclable ‘suggérée’) entre une et cinq minutes pour faire monter les touristes, sans couper leur moteur.

Les véhicules de livraison sont très souvent des camions réfrigérés. Ils s’arrêtent entre 10 minutes et une demi-heure (quand ils ont plusieurs livraisons à faire sur le piétonnier) et gardent forcément leur moteur allumé.

Nous avons donc toute la journée, en plus du trafic dense, des véhicules à l’arrêt qui sont à la fois bruyants et polluants. Avec pour résultat que beaucoup d’entre nous ont la nausée vers le milieu de l’après-midi et que nous fermons nos portes pour limiter le vacarme et l’odeur des pots d’échappement, ce qui n’est malheureusement pas très accueillant pour les clients.

Nous pouvons aisément croire que la qualité de l’air se soit améliorée sur le piétonnier, mais pour les commerçants et les habitants en dehors de cette zone, c’est une réelle catastrophe et un vrai problème de santé publique. »




Place du Jardin aux Fleurs : entre amateurisme et inconscience

La place du Jardin aux Fleurs devenue semi-piétonne depuis plusieurs années, pour le plus grands bénéfice des riverains, des commerçants et des  écoles situées à proximité. Mais le plan de circulation lié au  plus grand piétonnier d’Europe a rouvert la place au trafic de transit.

Fleurs

Pire, les changements à venir, pour tenter de limiter les conséquences néfastes du plan de circulation dans des rues voisines, font craindre aux riverains qu’elle devienne un danger permanent pour leurs enfants.

Amateurisme… ou inconscience ?

Début février, lors d’une réunion de quartier, des riverains ont prévenu les représentants politiques de la Ville qu’en cas d’accident, ils les tiendraient personnellement pour responsables.

« Participation citoyenne », on frise le ridicule !

Suite à cette réunion, la Ville de Bruxelles a fait distribuer des bulletins de vote (nominatifs !) où les habitants du quartier sont invités à se prononcer sur deux scénarios de modifications possible. Seuls les habitants de certaines rues et de certains rues et entre certains numéros bien précis sont autorisés à « voter » …

Vous habitez 57 rue d’Anderlecht ? Pas de chance, seuls habitants des numéros 59 à 190 peuvent se prononcer. Vous habitez 18 rue de la Verdure ? Dommage… Les votes commencent au n°20 et s’arrêtent au n° 60 ! Habitant le quartier, vous faites pourtant régulièrement vos courses dans ces rues, aux « bons numéros », mais voilà, pour la Ville de Bruxelles, vous n’êtes pas concerné…

Lettre d’une habitante

Bonjour,

J’ai reçu un flyer de la Ville de Bruxelles (Bruxelles Participation) dans ma boite aux lettres proposant de voter pour l’une des deux « solutions » retenues et destinées à diminuer les « problèmes » de mobilité dans les rues Camusel-⁠Anderlecht …

J’habite rue Van Artevelde/⁠Carrefour des Six Jetons. Cette décision impacte directement la circulation de la rue Van Artevelde et du Carrefour comme présentée dans le flyer.

Je suis invitée à ne pas voter car je n’habite pas dans les rues ou bouts de rues désignées par la Ville.

C’est une plaisanterie ?

Hélas… La réponse est non.

 

Vote Camusel